La question vaut son pesant d’or tant Jacques Kyabula reste jusqu’à la preuve du contraire l’autorité suprême du Haut Katanga. Et cette preuve contraire ne sera certainement pas la bienvenue dans les milieux des analystes outillés.
Pour eux, les réponses données aux services de Détection militaire des activités anti-patries, DEMIAP, par le gouverneur Kyabula « prouvent à suffisance que le Haut-Katanga n’est pas géré par une main experte », dit un analyste politique.
Preuve poursuit-il, lors de son audition, le patron de l’exécutif provincial aurait affirmé, selon des sources, n’avoir pas eu vent de cette affaire d’autant plus qu’au moment où l’acte a été posé, il se trouvait en mission de service en Chine.
Selon lui, c’est son ministre de l’intérieur Éric Mota qui serait impliqué au même titre que le commandant de la 22 ème région militaire le général Smith aux arrêts qui seraient impliqués. Interrogés à leur tour, le premier aurait reconnu avoir perçu 329.000 USD, somme résultant du trafic illicite des cathodes de cuivre de la Société Tenke Fungurume Mining tout comme le second qui aurait joué un rôle de première heure.
Bien que les deux versions semblent plausibles, il y a lieu de relever la part de responsabilité du gouverneur Kyabula. Des analystes estiment qu’il a laissé faire dans la gestion de la province. Comment comprendre que certains dossiers sensibles échappent au chef de l’exécutif provincial ? Lorsqu’il affirme avoir demandé au commandant Smith et au ministre Mota de tout faire pour retrouver les produits disparus sans faire appel à l’intervention des services compétents pour d’éventuelles sanctions, il faut conclure que la mafia est érigée en guide au Haut-Katanga.
En outre, la démarche des avocats de la société Tenke Fungurume Mining est autant à saluer plus qu’elle a permis de révéler certains pans cachés de la gestion de cette province autre fois poumon économique du pays.
Zamenga Odimbale