Les activités économiques ont été à l’arrêt toute la journée de ce mercredi 15 novembre 2023, sur une bonne partie du territoire de Mambasa, dans la province de l’Ituri.
À l’appel de la société civile et de la nouvelle société civile de Mambasa, les opérateurs économiques de Mambasa centre n’ont pas ouvert leurs activités. Ce mot d’ordre a été particulièrement suivi sur l’axe Mambasa-Makeke.
Au pont Ituri 2, le vacarme habituel a cédé place à un calme occasionnel. Quelques vagues d’eau viennent échouer sur les berges. Sur les deux (2) rives, quelques motocyclistes téméraires négocient les places dans les barges pour traverser. « Les gens sont mécontents parce que les autorités ne veulent pas en finir avec le pont et les barrières », souffle le conducteur de la pirogue dans laquelle nous sommes montés.
À l’entrée de Lwemba, à plus de cinquante (50) kilomètres au sud de Mambasa, les jeunes survoltés ont abattu des arbres sur la route coupant ainsi la circulation. Pour traverser cette « barrière », il faut s’armer d’une patience. Plusieurs jeunes visiblement sous l’effet de l’alcool rajouent des branches et lancent des insanités aux passants.
« (…) On vous dit qu’il y a grève mais vous vous entêtez. Rentrez d’où vous êtes venus. Celui qui veut traverser ici doit payer. C’est à cause de vous que les autorités ne veulent pas répondre à nos revendications », peste celui qui se présente comme « chef de bande ».
Pour passer, les conducteurs déboursent jusqu’à dix (10) mille francs congolais. La même barrière à la sortie du village a été levée avec l’aide des passants.
Les activités ont été paralysées également à Biakato. Pas une seule boutique n’a ouvert ses portes. Comme à Lwemba, les jeunes ont érigé des barricades aux sorties de la cité. Des pneus ont été brûlés sur la chaussée et des conducteurs d’engins roulants obligés de donner de l’argent.
Pendant ce temps, au chef-lieu du territoire de Mambasa, aucun marché n’avait ouvert ses portes. Toutes les stations services étaient à l’arrêt et au moins une « barrière » a été érigée par les jeunes sur l’axe Nduye.
Par son appel à la grève voulue illimitée, la société civile de Mambasa entend interpeller les autorités sur l’état piteux des routes, les barrières illicites et illégales ainsi que le retard pris dans la reconstruction du pont Ituri 2.
Andy Kambale Matuku, à Mambasa