Malgré les explications du Ministre du Commerce extérieur, la mesure de l’Union Européenne d’exclure de ses marchés le café et le cacao produits en République Démocratique du Congo (RDC), continue à faire réagir. A Mambasa, dans la province de l’Ituri, des agriculteurs sont dans la tourmente.
Depuis plusieurs jours, plusieurs agriculteurs se posent des questions sur ce que cette décision implique pour eux et leurs produits. Giresse Kikene est membre d’une coopérative agricole à Mambasa. Pour lui, si le gouvernement congolais ne réagit pas de façon appropriée, cette mesure fera les affaires des pays voisins notamment l’Ouganda.
« (…) Si le gouvernement ne s’implique pas, le cacao va tellement se vendre à un prix trop bas au profit des entreprises des pays voisins notamment l’Ouganda », analyse-t-il.
Des agriculteurs pensent aussi qu’il s’agit d’une « décision qui entre dans la logique de la geurre », la République Démocratique du Congo (RDC) faisant, dans sa partie Est, face à l’activisme des groupes armés lié à l’exploitation illicite des minerais et autres ressources.
« (…) Les occidentaux ne veulent pas que notre pays émerge. La culture de cacaoyer a permis aux paysans congolais de respirer. Les occidentaux aiment toujours nous voir croupir dans la misère », réagit Amoma Mukoko, ancien président de la Fédération des Entreprises du Congo (FEC) à Mambasa.
Pour sa part, Luc Malembe, acteur politique basé à Bunia, propose que le gouvernement profite de cette mesure pour sursoir la production du cacao et du café. Cet acteur politique passé par Lumuka et plusieurs formations politiques soupçonne la filière cacao de financer les Forces démocratiques alliées (ADF).
Au cours de son briefing sur cette question, Julien Paluku, Ministre du Commerce extérieur, avait rassuré que le Gouvernement, tout comme le Président de la République, prennent à bras-le-corps la question de l’Union Européenne.
Le Gouvernement de la RDC, par le biais de son Ministre de Commerce extérieur, avait communiqué que « nos Cacaos et Cafés ne sont pas issus des espaces de déforestation, plutôt des espaces de terres arrables, leitmotiv d’ailleurs du report de ladite mesure jusqu’à la fin de l’an 2025 par l’UE ».
Andy Kambale Matuku