Kasaï-Central : Après le fiasco des travaux de 100, le gouvernement Ilunkamba appelé à intervenir urgemment face à la progression des têtes d’érosions (Tribune)

La ville de Kananga, chef-lieu de la province du Kasaï-Central, est menacée de disparition à cause de la progression fulgurante d’une soixantaine de ravins qui la guettent dont 5 menacent, par ailleurs, de couper la route nationale numéro 1.

Ces têtes d’érosion se comptent au-delà de trois-cents pour le Kasaï Central.

Il convient de souligner que les 5 ravins qui menacent la RN1 sont en activité en plein centre ville.
Un ravin est à ce jour à quelques mètres du dépôt diesel de la Direction de la Région Nord de la SNCC et risque de couper la route de l’aéroport en deux et de séparer les habitants de Kananga II à ceux du centre ville. Un autre ravin gigantesque menace de couper la RN 1, à la hauteur de l’entrée Tubuluku. Si on n’y prend pas garde, le trafic vers Mbuji-Mayi va s’arrêter à la tombée de deux prochaines pluies.
« 3 autres sont situés à Bena Mande et à Bena Mukangala, menaçant ainsi de stopper le trafic de Kalamba Mbuji et Tshikapa “, avaient lâché les services techniques de province, il y a quelques jours après la tournée de l’autorité provinciale.


Essoufflé et préoccupé face à ces terribles adversaires, le gouverneur Martin Kabuya ne cesse de déployer son énergie pour éradiquer ce fléau qui tient à engloutir toute la province. Avec les recettes locales dépourvues de la rétrocession, de frais de fonctionnement et de fonds d’investissement, il a pu faire arrêter l’avancée dangereuse de quelques têtes d’érosion en attendant la réponse idoine des décideurs du pays qui ont été tenus informer par les services techniques depuis l’an 2017.

La ville de Kananga jadis destinée à accueillir la Capitale de la RDC suivant sa position géographique au carrefour des corridors routiers, avait bénéficié d’une voirie moderne qui, aujourd’hui, est vieille de plus de 60 ans.

Dans sa structure comme dans son fonctionnement, cette voirie n’a pas bénéficié d’un financement approprié pour sa maintenance et son entretien suivant les normes au cours de dernières décennies.

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Elle a souffert de manque d’investissements autant que tous les secteurs vitaux de la province, même après la création du Fonds National d’Entretien Routier (FONER) pour sa réhabilitation et augmentant les besoins de manière exponentiels chaque année.

Le réseau de drainage ne pouvant plus répondre à la gestion des eaux de pluies à cause, d’une part, de sa vétusté et délabrement et, d’autre part, de l’expansion incontrôlée de la Ville et des constructions anarchiques des terrains, augmentant de manière drastique et exponentielle les coefficients de ruissellement, cause aujourd’hui de plusieurs érosions qui menacent dangereusement toute la Ville de Kananga et ses infrastructures urbaines tant routières que socio-économiques.

C’est un véritable cri d’alarme et un appel au secours d’une Ville en danger de disparition qui est lancé tant auprès du Gouvernement central, des partenaires techniques et financiers au développement que des notables de la Province afin d’intervenir de manière urgente avant que les catastrophes n’arrivent au cours de ces mois pluvieux d’avril et mai.

Même le Programme d’Urgence du Président de la République n’a pas pris en compte la Ville de Kananga.

Depuis le mois de juin 2019, le Gouvernement Provincial du Kasaï Central, après l’état des lieux de la situation de la Voirie et des érosions avec la Direction Provinciale de l’Office des Voiries et Drainage (OVD), a plaidé et appelé le Gouvernement de la RDC, à travers le Ministère des Infrastructures, Travaux Publics et Reconstruction ainsi que les Directions Générales du FONER et de l’OVD, à mettre en place des mécanismes urgents en vue de sauver la Ville de Kananga (Kasaï-Central ), en proie à des érosions meurtrières depuis plus d’une dizaine d’années.

Il faut relever que tous ces cris et plaidoyers adressés aux Autorités Nationales n’ont pas encore eu une réponse adéquate. Faut-il attendre les catastrophes pour organiser un deuil national ? S’interroge-t-on dans cette ville. Kananga et le Kasaï Central ne méritent-ils pas une attention particulière de la Nation Congolaise face à ce danger imminent ?

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Tous les Gouverneurs de province qui se sont succédés notamment, Lubaya, Kapuku, Kabasubabo, Kande et puis Kambayi ainsi qu’actuellement Kabuya se sont battus sans succès pour lutter seuls contre ces catastrophes et monstrueuses érosions, à leur corps défend sans secours approprié du Gouvernement Central. Faut-il continuer à vivre ce désintéressement injuste et injustifié alors que le leitmotiv du Gouvernement actuel de la République est basé sur le «Bien-être du Peuple d’Abord» ?

Question de justice nationale

Il faut que le Gouvernement Central débloque l’argent pour sauver les vies des populations de la Ville de Kananga en danger. La tâche urgente et salvatrice du Premier Ministre qui est saisi de cette question est de débloquer l’argent pour sauver les vies des populations des érosions, comme il l’a fait pour les érosions de Kinshasa il y a quelques jours. C’est une question de justice nationale. La solidarité nationale s’impose et la responsabilité de l’Etat est engagée.

Par ailleurs, les professionnels des médias ont appris que des fonds destinés aux travaux étaient décaissés à l’époque pour lutter contre quelques érosions qui menacent la Ville actuellement. Ces moyens étaient-ils conséquents ? Avaient-ils été utilisés de manière efficace et efficiente ? C’est le cas de l’érosion de Kamayi-prison ainsi que de l’avenue Manguiers au Centre-ville, de Kele-Kele dans la Commune de Katoka.

Comme on peut le constater, les nouvelles Autorités auront un travail à faire. Il s’agit de l’audit général dans tous les services et entreprises publics de l’Etat, les différents services de l’Administration publique afin de comprendre comment l’argent du Trésor a été utilisé mais surtout pour que les mêmes erreurs et les mêmes injustices dans la répartition des ressources de l’Etat ne puissent se poursuivre pendant le règne de Félix Tshisekedi. La population du Kasaï Central et de Kananga appelle au secours avant que le pire n’arrive.
A ce jour, tout le monde vit dans une détresse inconsolable après le détournement des fonds de 100 jours destinés aux travaux d’urgence pour le décollage de cette province.

Sylvain Mukendi

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