FESO, une organisation non gouvernementale de la République Démocratique du Congo (RDC) a, dans un document signé mercredi 24 juin, dont une copie est parvenue à ACTU7.CD, invité le Chef de l’État Félix Tshisekedi à se désintéresser du projet de construction d’Inga 3. Pour cette structure de la société civile, « la population n’aura aucun intérêt dans ce méga projet ».
« Tout en saluant la constance du Chef de l’Etat, le président Felix Tshisekedi dans son discours d’ouverture de la conférence panafricaine qui a eu lieu le lundi 22 juin en vidéoconférence, a rappelé qu’à l’occasion de son avènement à la présidence de la République, il avait pris entre autres l’engagement prioritaire de résoudre le problème d’accès à l’électricité qui est l’une des bases du développement de la RDC dans tous les secteurs », lit-on dans ce document.
Cependant, FESO reste préoccupée par son soutien au méga projet malgré son cortège des impacts néfastes sur l’environnement. « Ce projet comporte de graves risques sur, le fleuve Congo et son écosystème, en violation des engagements nationaux et internationaux de la RDC des droits de communautés riveraines d’Inga, pour un coût élevé avec son caractère extraverti, ainsi que sa longue durée de réalisation », note FESO.
Pour cette ONG, si le Chef de l’État souhaite réellement tenir ses engagements et promesses d’accès de 30% des congolais à l’électricité, il devra renoncer à ce méga projet, qui n’a jamais été un projet de la RDC.
« Nous rappelons ici que les micros barrages faciliteraient l’accès rapide, décentralisé et efficace de nos villes et villages à l’énergie tout en évitant les conséquences économiques et écologiques », renchérit FESO.
Cette structure fait savoir que, Raila Odinga, Haut Représentant de l’Union africaine, avait dans son discours, noté que « Inga représente des opportunités énormes pour le continent africain, il ne peut pas être développé comme un projet purement RDC. C’est pourquoi nous devons avoir de grands pays africains pour s’impliquer et développer le Grand Inga en tant que projet africain. Nous avons plusieurs pôles énergétiques en Afrique, nous avons besoin de connecter ces pôles énergétiques pour pouvoir transporter l’énergie afin que le projet Inga 3 puisse être un projet continental ».
A la fin de son discours, Raila Odinga a émis le vœu de voir le président Félix Tshisekedi annoncer lors de la célébration de 60 ans d’indépendance de la RDC la mise en œuvre du projet Inga 3.
Mais pour FASO, » les ressources naturelles de la RDC ne devraient pas être soldées selon le vouloir et les accords obscures des hommes politiques sans consultation préalable de la société civile et des communautés locales ».
L’Organisation non gouvernementale FESO rappelle en outre que la RDC avait adhéré en 2012 a l’initiative énergie durable pour tous des Nations-Unies à l’horizon 2030, après un état des lieux et l’analyse pertinente de la situation et du contexte de la RDC.
» Il serait judicieux pour le Président de la République et le Gouvernement de revoir cette stratégie, car Inga 3 ne profitera pas à la population congolaise tel qu’annoncé par Raila Odinga », poursuit cette ONG.
A cette même occasion, la société civile congolaise FESO appelle le Président de la RD Congo à une planification claire et réaliste à court et moyen termes pour s’acquitter de son obligation d’assurer à chaque congolais, l’accès à l’électricité et booster l’économie nationale.
FESO souhaite en outre son implication à tous les niveaux sur les questions liées à l’énergie.
Bajika Édouard