Les violons ne s’accordent plus entre les membres du Gouvernement congolais composé de deux familles politiques, à savoir le FCC de Joseph Kabila et le CACH de Félix Tshisekedi. Et pour cause, la prise de position du Premier ministre après que le VPM de la Justice et garde de sceaux soit interpellé par le Procureur général près la Cour de cassation le samedi 27 juin.
Dès lors, un groupe de membres de l’Exécutif ne cache pas son mécontentement face à l’ « écart de langage » dont a fait montre Sylvestre Ilunga s’adressant au Président de la République à travers un communiqué. Un tollé général qui justifie la prise de position, lundi 29 juin, des ministres essentiellement issus de l’UDPS et de l’UNC.
Dans une communication au journal télévisé sur la chaîne nationale, indique la presse présidentielle, « les ministres CACH se disent étonnés du communiqué lu par le Directeur de la communication de la Primature ». Parmi les désolidarisés, le VPM de l’Intérieur, Gilbert Kankonde estime que « le contenu du texte précité n’avait rien à voir avec l’entretien la veille avec le chef du Gouvernement ».
Dans leur déclaration à la RTNC, ces ministres dits de CACH se disent outrés « dans la mesure où ils n’avaient pas été consultés quand à la rédaction de ce document » rappelant que les communiqués du Gouvernement « sont lus par le ministre de la Communication et Médias qui en est le porte-parole ». « Une mise au point des ministres CACH pourrait confirmer la thèse selon laquelle le rédacteur de ce texte ne serait pas le premier ministre », estime la source.
Après avoir appris l’interpellation du vice-Premier ministre en charge de la justice, Célestin Tunda Ya kasende, le Premier ministre avait convoqué une réunion d’urgence le samedi 27 juin dans la soirée avec tous les vices-Premiers ministres et ministres d’État au sujet de cette arrestation qu’il qualifie de « brutale et arbitraire ».
« Les membres du gouvernement ont exprimé leur indignation pour l’humiliation subie par leur collègue en violation des règles élémentaires d’un état de droit , tout en leur exprimant leur solidarité, désapprouvent et condamnent cette attestation », peut-on lire dans le communiqué publié par la Primature.
Le chef du gouvernement, Sylvestre Ilunga Ilukamba a, par la même occasion, demandé au chef de l’État de garantir le bon fonctionnement des institutions d’assurer le respect de l’état de droit de veiller au respect de toutes les procédures constitutionnelles, légales et réglementaires notamment les immunités dont sont couverts les membres du gouvernement ainsi qu’à leur sécurité physique et juridique.
Le Premier ministre a également sollicité que le président de la République en sa qualité de garant de la nation d’instruire le conseil supérieur de la magistrature de pouvoir ouvrir une action disciplinaire à charge des magistrats qui ont procédé à l’arrestation du vice-Premier ministre en charge de la justice, Célestin Tunda Ya kasende.
Rachidi Mabandu