Pour Hubert Kabasu Babu, politologue et libre penseur, la Présidence de la République a démontré « des failles inquiétantes de son caractère républicain ». Cela, consécutivement aux dernières révélations issues du rapport de la reddition des comptes présenté par le Ministre des Finances, Sélé Yalaghuli, jeudi dernier à l’Assemblée Nationale.
Hubert Kabasu Babu qui s’insurge contre « la bourgeoisie excessive dont a fait preuve la Présidence de la République, avec un dépassement budgétaire inédit », demande au parlement d’actionner un audit financier et managérial de cette institution.
« A la lumière de cette transgression inadmissible de la loi financière, le parlement autorité budgétaire et rempart de la bonne gouvernance, a l’obligation d’exiger un audit financier et managérial de la Présidence de la République, comme service public », a t-il indiqué dans une déclaration parvenue à ACTU7.CD.
Et d’ajouter, « l’IGF étant contrôler par la Présidence ne peut pas être juge et partie. La cour des comptes doit donc être remise et mise à contribution pour établir l’orthodoxie financière de la Présidence comme service public. La validation de ses crédits pour l’exercice 2021 devait être conditionnée à la réalisation préalable de cet audit ».
L’initiateur du mouvement citoyen AGIR Congo regrette qu’en 8 mois seulement, la Présidence de la République a ingurgité toutes les allocations budgétaires annuelles de rémunération, « soit 55 Millions USD sur le crédit budgétaire de 50 Millions de USD devant couvrir 12 mois ».
« En 2019, cette transgression de la loi financière n’a connu aucune sanction. La Présidence de la République serait t-elle immunisé contre le contrôle », s’interroge t-il, poursuivant que, « les experts en cette matière notent que le dépassement systématisé de la rubrique de rémunération dans les services publics de l’État sont souvent symptômatiques de détournement des ressources affectées aux fins illégales ».
Pour lui, le procès sur 57 Millions USD relatives au programme de 100 jours du Président de la République a révélé de dysfonctionnement « gravissime de ses services publics ». Il regrette « qu’aucune disposition corrective n’a jamais été implémentée de manière transparente pour assurer les citoyens que des fortaits de ce type ne seront plus savamment orchestré au niveau de l’institution directrice de l’État ».
« Tous ces programmes doivent être évalués et leurs résultats impactent établis de manière indépendante », a t-il exigé.
Par contre, sur les antennes d’une radio de la place, le Conseiller principal de Félix Tshisekedi en matière des finances avait justifié le dépassement budgétaire enregistré à la Présidence de la République par notamment, la prise en charge du sénateur à vie Joseph Kabila dont la ligne budgétaire n’avait pas été prévue par la loi des finances exercice 2020.
Josué Mfutila