RDC : La COGEP invite l’État congolais à « dépolitiser les entreprises publiques »

 

La Coalition pour la Gouvernance des Entreprises Publiques (COGEP) invite l’État congolais à la dépolitisation des entreprises du portefeuille.

Ce plaidoyer a été fait vendredi 22 janvier à Kinshasa lors de la présentation du rapport sur « les entreprises publiques extractives : les regards citoyens pour l’année 2020 ». La cérémonie a eu lieu à l’hôtel Memling à Kinshasa devant la presse, des membres du gouvernement et des entreprises publiques.

Ce rapport réalisé avec l’appui financier de la coopération Allemande s’articule sur la transparence, cadre institutionnel, pratiques des relations entre l’État et les contrôles des entreprises du Portefeuille.


Selon les enquêtes menées par la COGEP, les institutions sensées mener les contrôles des finances éprouvent des difficultés dans l’exercice de leurs fonctions étant donné que la « plupart des directeurs des entreprises publiques sont influents dans leurs partis politiques et il n’y a pas moyen de contrôler leur gestion ».

S’agissant de la motivation de la réalisation du rapport sur les entreprises publiques extractives, le Coordonnateur de la COGEC Daudet Kitwa Kalume a expliqué que « ce rapport était réalisé après avoir fait un constat comme tout citoyen sur le fonctionnement des entreprises publiques extractives en RDC ».

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« Nous avons pris l’option de pouvoir analyser leurs situations d’abord en partant par le cadre légal institutionnel, quelles sont les lois qui existent dans la gouvernance des entreprises du Portefeuille et quelles sont les institutions qui interviennent également dans la gouvernance de ces entreprises », a-t-il expliqué.

Il en résulte de ce constat, « le non-respect des lois qui gouvernent les entreprises publiques de l’État ». « Nous avons remarqué qu’il y a un cadre légal qui existe et qui est même cohérent mais malheureusement la pratique pose énormément des problèmes parce que les pratiques s’écartent du cadre légal et le portefeuille n’est pas bien géré. Quand les lois ne sont pas respectées, ça pose énormément des problèmes. Nous avons essayé d’analyser les relations financières qui existent entre l’État et ces entreprises », a dit Daudet Kitwa.

Ce dernier a insinué que « la COGEP a documenté une recrudescence des pratiques de prélèvement d’avances fiscales ou d’avances sur les dividendes alors que les avances sur les dividendes sont proscrites par un décret du Premier Ministre de 2012 ». Les membres de cette coalition ont « déploré le fait que les institutions sensées contrôler les entreprises publiques de l’État ne font pas leur travail, faute des moyens financiers et matériels ».

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Dans ce même rapport, « il s’observe que les entreprises publiques ne publient pas les états financiers, rapports annuels, contrats de mandat alors que ce sont des documents importants qui sont exigés par les lois et les bonnes pratiques qui sont observées par les entreprises soucieuses d’être transparentes et ouvertes aux citoyens ».

Pour que les entreprises publiques de l’État fonctionnent normalement, « la Coalition pour la Gouvernance des entreprises publiques propose que la nomination des mandataires ou gestionnaires de ces entreprises soit encadrée par la loi et se fasse sur base des critères techniques compétence au lieu des critères politiques ».

La coalition pour la gouvernance des entreprises publiques (COGEP) est une plateforme des organisations de la société civile qui militent pour la transparence et la redevabilité des entreprises appartenant à l’État.

Dostin Eugène Luange

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