Sale temps pour le « tout puissant » Kalev Mutondo. Le bras droit de Joseph Kabila accusé de tortures et assassinats attribués à l’Agence nationale des renseignements (ANR) sous sa direction ne fait plus peur comme ce fut le cas sous le régime de son mentor. Ironie, c’est bien lui qui a peur de se présenter devant son juge naturel comme il exigeait à une époque à Moïse Katumbi en exil. « Qui tue par l’épée, meurt par l’épée ». Kalev vit ce proverbe à ses dépends.
Fini l’époque où le simple appel ou une simple invitation de l’ANR faisait trembler. Kalev Mutondo, 54 ans, a transformé sous son règne l’ANR, pourtant service de renseignement gouvernemental de la RDC qui cumule les fonctions de service de renseignement intérieur et extérieur, en une arme pour faire taire l’opposition ou tous ceux qui marchaient à l’encontre de la volonté de l’ancien Raïs. Un service au service d’un groupe d’individus.
Toute puissante en RDC sous la direction de Kalev, l’ANR est fortement critiquée pour son non-respect des droits de l’homme par différentes organisations en interne qu’en externe. Jean-Claude Muyambo, pasteur Kuthino Fernando, Franck Diongo, Gecoco Mulumba, activistes des droits de l’homme…la liste n’est pas exhaustive. Une kyrielle des victimes ayant subi les atrocités corporelles, psychologiques et mêmes mentales de la part de l’ANR sous Kalev.
Celui que l’on craignait hier est en cavale, abandonnant ses beaux appartements situés au n°22, avenue Macampagne, quartier Jolie Parc, commune de Ngaliema. Ce, après avoir refusé de répondre aux deux convocations qui lui ont été envoyées, dont la dernière date du mardi 9 mars 2021. Mais en réalité, cet ancien dignitaire du régime Kabila a perdu les pédales depuis le 20 mars 2019 avec la nomination de Justin Inzun Kakiak au poste de l’administrateur général de l’ANR.
Depuis, Kalev est laissé à la merci de la justice qui lui fait peur à présent. La même justice qu’il a abusivement utilisée pour neutraliser les adversaires politiques de son patron, Joseph Kabila. Il sait qu’il ne sortira pas vainqueur de sa comparution vu les accusations à son encontre et malgré qu’il a obtenu le changement du magistrat en charge de son dossier. Il hésite à coopérer avec l’institution qu’il a dirigée des mains de fer et sans remords face à ses détenus qu’il considérait comme des ennemis.
Rachidi Mabandu