Kasaï/réhabilitation résidence gouverneur : D. Pieme rejette les accusations de détournement et confirme que les travaux sont déjà exécutés à 80%

 

« …je ne suis pas l’avocat de Master info, moi-même je me plains du retard parce que le premier bénéficiaire de cette résidence c’est le gouverneur, aujourd’hui ça fait deux ans que je suis gouverneur, la province n’a déboursé même pas un seul franc pour le logement du gouverneur qui habite dans une résidence privée en contre partie zéro franc payé. Mon vice-gouverneur il habite dans sa résidence privée, la province ne paie pas même un franc contrairement encore une fois aux allégations portées dans les réseaux sociaux, je suis en mission à Kinshasa je me loge, je circule dans un véhicule privé qui est le mien, tout ça parce que j’ai la volonté de faire quelque chose pour permettre à la province de décoller et je souhaiterais que ceci ne soit pas l’affaire de gouverneur, la province n’appartient pas à Pieme, la province appartient aux Kasaiens », c’est en ces termes que s’est exprimé le gouverneur du Kasaï Dieudonné Pieme lors d’une interview avec ACTU7.CD et quelques journalistes à Kinshasa mercredi 17 mars 2021.

En clair, Pieme balaie d’un revers de la main, toutes les accusations de détournement de près de 2 millions de dollars américains au Kasaï. Pour lui, les travaux de réhabilitation de la résidence du gouverneur sont déjà exécutés à 80% et que la cérémonie d’inauguration pourrait avoir lieu d’ici fin mars.

Dieudonné Pieme qui accuse ses détracteurs de mener la politique de « ôtes toi de là que je m’y mette », explique que « ma préoccupation est que les problèmes que Pieme rencontrent en tant que gouverneur soient également les problèmes de tous les Kasaiens, qu’on ne dise pas que c’est bon quand c’est bon pour tous les Kasaiens et quand c’est mauvais, c’est Pieme l’auteur ». Répondant à une question sur la plainte de la société civile au sujet de détournement présumé, Pieme dit être disposé à répondre devant la justice sur cette question.


« Donc je suis capable d’affirmer la main sur le cœur que moi j’ai payé à Master info l’argent dont il avait besoin pour la construction de la résidence et Master info a exécuté les travaux jusque-là pour le montant que je lui ai donné », a-t-il indiqué en ajoutant que d’autres fonds ont permis à la province d’acquérir les engins pour la réhabilitation des routes.

Effondrement pont Kasaï

Évoquant la question liée à l’effondrement du pont Kasaï sur la rivière portant le même nom, le gouverneur Pieme a laissé entendre que « la situation est très difficile ».
D’après ses dires, « il est bien évident qu’au lendemain de l’effondrement du pont, j’avais pris la décision de déclasser le bac qui était destiné à une autre rivière et de le placer à l’endroit où il se trouve aujourd’hui ».

« Aujourd’hui la traversée pose beaucoup de problèmes nous sommes en train d’organiser la traversée mais il faut savoir que la demande est très forte, d’où d’ailleurs mon séjour de Kinshasa aujourd’hui, j’ai rencontré les responsables de l’Office des routes que nous avons désignés pour nous réparer le pont rapidement possible et là dessus je remercie beaucoup le président de la République qui a instruit le gouvernement pour que très rapidement le FONER mette à notre disposition de l’argent afin de réparer le pont », a souligné le gouverneur.

Et d’ajouter, « donc avec la contrainte de limiter les dépenses aux strictes urgences, il y a 48 heures j’avais déjà rencontré l’inspecteur général de finances qui sert de visa pour valider les dépenses urgentes. Aujourd’hui je peux affirmer avec la main sur le cœur que les travaux vont commencer très bientôt ».

« Je ne suis pas technicien, ce qui est important pour moi c’est de mettre en place les mécanismes pour solutionner le problème et je crois que nous, de notre côté de politique, nous avons solutionné le problème, il reste maintenant aux techniciens de nous dire quand est ce que cela sera mis en place », a-t-il renchéri.

Cohabitation entre les lubas et d’autres communautés après les évènements Kamuina Nsapu

Au chapitre sécuritaire, le gouverneur Pieme dit avoir réalisé d’importants acquis en permettant aux différentes communautés linguistiques de la province de vivre une cohabitation pacifique.

« Ça fait partie de grands acquis de mon gouvernement car à mon arrivée, il y avait une très grande méfiance et laissez moi vous dire que moi je suis issu de deux communautés lubaphone et non lubaphone et ça été pour moi un atout pour arriver à convaincre de part et d’autre les communautés à dialoguer. Grâce à la MONUSCO, nous avons mis en place un processus de pacification, ce processus a abouti à une structure qu’on appelle  »bupole » (la paix, Ndlr) et cette structure est en train de se mettre en place », a précisé Pieme Tutokot.

Selon lui, il s’agit d’une structure de dialogue dans laquelle les deux tendances prennent le temps de se parler avant, pendant ou après le conflit. Donc dit-il, « là où il n’y a pas encore des conflits, les signes qui s’annoncent de conflit sont appréhendés, quand le conflit est né, nous prenons le temps avec le mécanisme de bupole de mettre en place le dialogue pour endiguer les difficultés et quand les difficultés sont résolues nous mettons en place les solutions pour assurer la cohésion sociale et je crois que c’est une structure très intéressante ».

Situation alimentaire

Sur le plan alimentaire, le numéro 1 du Kasaï, a expliqué que plusieurs efforts ont consentis pour parvenir à la baisse de la mesurette de maïs qui jadis se negociait à 18000 CDF (14$) et aujourd’hui à 3$.

« Je peux vous assurer aujourd’hui que beaucoup de gens se demandent comment est ce que le gouverneur Pieme a fait pour faire partir le seau de maïs de 18000fc à l’époque 14$ à 3$ aujourd’hui. En fait justement c’est parce que tous ces groupes non-identifiés ( criminels ) mais qui sont des groupes non contrôlés non plus ont fini par avoir confiance dans la politique du gouvernement et quand vous allez du côté de lubaphones on parle de Bawukanka, Mukombozi… (milices locales) tous ces gens ont rendu des armes et aujourd’hui ils se sont lancés dans une politique d’exploitation agricole, grâce à l’accompagnement également de la MONUSCO », a fait savoir le gouverneur.

« Même du côté des autres forces négatives que vous avez citées également », poursuit-il, « nous avons noté une très bonne évolution qui fait qu’aujourd’hui les terrains qui étaient occupés par des forces armées aujourd’hui sont occupés par les produits agricoles qui alimentent la ville de Tshikapa au point qu’un seau de maïs est parti de 18000fc à 5000fc ».

« D’ailleurs à mon arrivée au pouvoir, le défis que la population m’avait donné, ils m’ont donné un seau où ils avaient écrit 500fc pour symboliser en fait le 5000fc, pour moi cette victoire que beaucoup ne veulent pas reconnaître est une réponse à une préoccupation qui avait hanté mon esprit, à la fin du régime de Joseph Kabila vers le régime Tshisekedi, on disait que Joseph Kabila construisait des routes mais les gens mouraient de faim et moi aujourd’hui non seulement je me bats pour construire les routes mais ensuite j’ai déjà un résultat à mi-mandat, aujourd’hui personne ne peut me contester l’actif d’avoir réduit au tiers le prix de maïs dans la ville », a rappelé Dieudonné Pieme qui conclu en disant qu’un gouvernement a pour vocation de veiller au bien-être de la population, et le bien-être c’est d’abord le manger.

JKM

Lire aussi

Les plus populaires