Le député national élu de la ville de Goma Josué Mufula, a déposé le mercredi 19 mai 2021 à l’Assemblée Nationale, une proposition de loi modifiant et complétant la loi n°11/012 du 11 août 2011 portant organisation et fonctionnement des Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC).
La substance de cette proposition de modification apportée par cet élu du peuple, ancien Kadogo de l’Alliance des forces démocratiques pour la libération (AFDL), est parti du fait que la loi n°11/012 du 11 août 2011 portant organisation et fonctionnement des FARDC, avait tenu compte des expériences passées et récentes des Forces armées et de l’importance géopolitique et géostratégique de la République démocratique du Congo (RDC). Mais malheureusement, a constaté Josué Mufula, celle-ci a alourdi le fonctionnement des
FARDC par la mise sur pieds de deux (2) chaînes de commandement et la création de six (6) nouvelles grandes unités.
Suite à cela, selon lui, la prise de décisions est devenue très lourde. Il indique que le chevauchement entre la chaîne de mise en
condition et celle de mise en œuvre crée un alourdissement qui se manifeste par la prise des décisions
qui ne répond pas aux principes de souplesse, de célérité et d’économie des moyens.
De plus, note t-il, l’État congolais peine à allouer des moyens conséquents à toutes ces structures. Ainsi donc, celui-ci en déduit que « cet état des choses ne permet pas aux Forces armées d’adapter leur stratégie aux menaces et défis sécuritaires endémiques
auxquels est soumise la République démocratique du Congo et même l’efficacité opérationnelle tant attendue n’est pas au rendez-vous ».
Josué Mufula explique, à cet effet, que la présente loi révisée « assouplit le fonctionnement en mettant au sein des Forces Armées de la
République démocratique du Congo une seule chaîne de commandement qui combine la mise en
condition et la mise en œuvre ».
« Cette chaîne combinée part du commandant suprême jusqu’au militaire de rang. Elle dispose d’un seul Chef d’État-major général adjoint au lieu de deux. Elle supprime
certaines grandes unités dont les attributions seront assumées au sein des unités maintenues par des directions ou services. Au regard des enjeux et contraintes capacitaires des forces armées, cette loi
révisée maintient une seule grande nouvelle unité qui est le
commandement général des écoles militaires », dit-il.
En outre, cette loi met sur pieds deux (2) nouvelles structures qui sont la Direction générale du programme « industrie militaire » et un Commissariat général des Forces armées de la République démocratique du Congo. A en croire le géniteur de cette loi, la Direction générale du programme « industrie militaire » sera chargée de matérialiser l’article 187 alinéa 2 de la constitution par l’auto-prise en charge des Forces armées et leur participation au
développement économique de la nation congolaise. « L’Africaine d’explosifs (AFRIDEX) et le Comité international de sports militaires (CISM) intègrent ladite Direction ».
Tandis que, ajoute-t-il, le commissariat général des Forces armées sera chargé de tous les marchés publics au profit des Forces Armées.
Ces deux (2) structures, poursuit-il, seront sous contrôle direct du Ministre de la défense nationale avec l’œil vigilant du
commandant suprême. « L’objectif étant de concilier l’auto-prise en charge des forces armées, leur
efficacité opérationnelle ainsi que l’efficience basée sur la traçabilité dans les dépenses militaires ».
En proposant cette modification de la loi organique sur les FARDC, le député Mufula précise que sa motivation est de soutenir l’état de siège décrété par le Chef de l’État en vue de la célérité dans le commandement au sein de l’armée congolaise pour des résultats escomptés.
Pour l’auto-prise en charge en créant des ressources extra-budgétaires, la participation de l’armée au dévéloppement et la tracabilité des dépenses au seins des FARDC, celui-ci a suggéré respectivement l’ajout de deux (2)nouvelles structures, dont le Programme de l’ » industrie militaire » et le Commissariat Général des Forces armées.
David Lupemba