La société EGAL SARL et la Fédération des entreprises du Congo (FEC) ne partagent pas un même point de vue suite à la volonté émise par le ministre de l’Économie nationale au terme du 9è conseil des ministres à rabaisser les prix des produits surgelés à Kinshasa. Une correspondance de cette entreprise privée pourtant un des membres de la FEC envoyée à l’ex-ministre Acacia Bandubola en date du 2 novembre 2020 met à nu la mauvaise foi de la FEC.
Dans une correspondance adressée au ministre de l’Economie nationale, la FEC accuse le Gouvernement d’ « imposer unilatéralement une structure des prix qui ne prend pas en compte la réalité sur le terrain et l’environnement des affaires en RDC ». Dans ladite lettre signée par l’administrateur Kimona Bononge, la FEC explique même que la décision du ministre de l’Économie « crée un climat de tension inutile entre parties aux discutions ».
Souci de la FEC
Face à ce qu’elle qualifie de « désordre », la FEC va plus loin à solliciter « l’arbitrage du Premier ministre en sa qualité de coordinateur de l’action gouvernementale conformément à l’article 92 de la Constitution ». En clair, la FEC veut « une solution concertée qui prend en compte les coûts justifiés par des pièces comptables ». Une démarche qui, sans doute, zappe la bonne foi du ministre de l’Économie nationale.
En son temps déjà, la société EGAL, dans son courrier adressé à l’ancienne ministre de l’Economie nationale, Acacia Bandubola, semble contredire les arguments de la FEC. Les responsables de cette société privée sollicitaient déjà à l’époque l’arbitrage du ministère de l’Economie « pour mettre fin à la concurrence déloyale » en proposant, à titre illustratif, un prix de 6 à 7 dollars pour un carton des cuisses de poulet.
Pourtant, selon la structure proposée par le ministère de l’Economie et prenant en compte les différents éléments qui impactent les prix et après d’intenses discussions avec les importateurs des surgelés, un carton des cuisses de poulet devrait revenir à environ 10 dollars.
EGAL pour la baisse des prix
Pour EGAL, « les prix unitaires à fixer lors de l’élaboration de la structure des prix sont dépendants des valeurs CIF déclarées des produits à l’importation. Ainsi, la société EGAL RDC a sollicité l’implication du ministre de l’Économie nationale afin d’inviter la concurrence à élaborer les structures conformes et transparentes correspondant à leurs déclarations en fixant le prix unitaire de vente deux fois à trois fois moins cher ».
C’est au regard des valeurs acceptées par la douane congolaise, écrit-on dans cette correspondance de la société EGAL, « ce ne serait que donc salutaire pour l’ensemble de la population congolaise d’acheter la cuisse de poulet entre 6 et 7 USD le carton de 10 kg et le poisson mbongo de 30 kg à 20 ou 22 USD le carton ».
Une démarche justifiée au vu de l’argumentaire de la société EGAL, des observateurs de s’interroger sur la vraie motivation de la FEC. Le ministre Jean-Marie Kalumba Yuma s’est pourtant basé sur des éléments recueillis et des déclarations faites par les opérateurs économiques ainsi que les informations obtenues sur le lieu d’approvisionnement en Namibie. Et l’analyse faite au niveau du ministère de l’Économie a répertorié au moins 36 éléments irréguliers non incorporables dans les structures des prix. Ce qui, du reste, « les surchargent sensiblement et amenuisent par conséquent le pouvoir d’achat de la population ».
Ainsi, explique-t-on, « les calculs faits par le ministre de l’Économie nationale élaguant toutes les incohérences n’ont fait l’objet d’aucune contestation par les opérateurs du secteur lors des concertations ».
Ci-dessous la lettre de la société Égal
Rachidi Mabandu