Matata Ponyo se dit être victime du refus, par le Procureur général près la Cour constitutionnelle, de quitter le pays pour des soins médicaux. Une décision de la justice prise « en dépit de l’intervention d’un haut responsable de service public auprès du chef de l’État et de la recommandation de mon médecin traitant d’aller me faire examiner à l’extérieur », explique l’ancien Premier ministre dans un communiqué de presse du jeudi 12 août.
Matata Ponyo rappelle que « la RDC est un État de droit où l’on devrait respecter les décisions prises par chaque institution, et cela pour la sauvegarde de séparation des pouvoirs ». Pour le sénateur, « la décision de la plénière du Sénat en date du 15 juin 2021, en est une qui mérite respect et considération ». Ainsi, il estime qu’ « à ce titre, le Parquet général ne peut l’ignorer et revenir sur le dossier Bukanga Lonzo, d’autant plus qu’il en a été notifié par la lettre du président du Sénat du 21 juin 2021 ».
Matata Ponyo estime que ses libertés sont bafouées par le Procureur général près la Cour constitutionnelle. « Cet État de droit implique également que l’on respecte les libertés de mouvement sans aucune restriction d’un sénateur élu. Et ce, conformément à l’article 220, alinéa 1er du Règlement intérieur du Sénat (…) », souligne le communiqué. Ce dernier « tient lieu de mise au point en rapport avec ma présence au Parquet général près la Cour constitutionnelle en date du 9 août ».
En détail, Matata Ponyo fait comprendre que « j’ai été contacté par un haut responsable de service public auprès du Président de la République qui m’a recommandé d’entrer en contact avec le Procureur général en vue de finaliser le processus d’autorisation de sortie ». Cette autorisation de sortie, souligne le sénateur, devrait intervenir le même jour.
« Accompagné de mon médecin, je me suis rendu ce lundi 9 août à 8 heures au Parquet général près la Cour constitutionnelle », relate Matata. Il poursuit en racontant que « tout au long de l’audition qui a fait objet d’un procès-verbal contresigné par moi, le Procureur général a voulu m’interroger sur le dossier du parc agropastoral de Bukanga Lonzo ».
« Étant encore malade et en repos médical, en rappelant que je ne peux aller en l’encontre de la décision de la plénière du Sénat du 15 juin 2021 », poursuit Matata. « Je me suis interdit de répondre à toute question en rapport avec ce dossier », affirme Matata Ponyo.
Il y a plus de deux semaines, Matata Ponyo, poursuivi dans l’affaire Bukanga Lonzo, avait annoncé être victime d’un empoisonnement depuis le mois de juillet 2021. « J’ai aussitôt été soumis à un traitement qui, à son terme et de l’avis du médecin traitant « nécessite un contrôle dans un centre spécialisé pour se rassurer d’une totale absorption du poison. C’est la raison de cette demande d’autorisation de sortie.
Rachidi Mabandu