Dans une correspondance datée du 15 septembre, Jean-Pierre Lisanga Bonganga a saisi Antonio Gueterres à New York avec copie réservée à la Représentante du Secrétaire Général des Nations Unies chargée de la MONUSCO à Kinshasa. Le coordonnateur de la Dynamique pour la Sortie de Crise (DYSOC) peint un tableau sombre de la situation politique et sécuritaire en RDC de décembre 2018 à ce jour. Situation qu’il qualifie de « préoccupante ». D’où sollicite-t-il l’implication du secrétaire général des Nations Unies « qui peut servir de balise du chemin à suivre par tous les Congolais ».
Lisanga Bonganga explique à Antonio Gueterres que « les résultats des élections générales organisées le 30 décembre 2018 avaient été fortement contestés du fait qu’ils ne reflétaient pas la vérité des urnes ».
« A ce jour, ces résultats, maintes fois décriés, ont servi de mise en place d’une légitimité sujette à caution des institutions nationales et provinciales ainsi que de leurs animateurs », fait savoir Lisanga dans sa lettre envoyée aux Nations Unies.
Cette situation, lit-on dans cette correspondance dont une copie est parvenue à ACTU7.CD, « a plongé inévitablement notre pays, dans une crise institutionnelle, sécuritaire et sanitaire sans précédent ». Pour lui, « ce péché originel de la violation des mécanismes constitutionnels d’accession au pouvoir a donné lieu à d’autres violations des lois de la République ».
Parmi ces violations des lois de la République, Lisanga Bonganga fait allusion, entre autres, à la « prétendue requalification, à coup de corruption avérée, de la majorité parlementaire en cours de mandat, en violation des lois de notre pays et des us et coutumes parlementaires à travers le monde ». Dans ces conditions, précise-t-il, « le Parlement bicaméral congolais est devenu une simple chambre d’enregistrement des velléités dictatoriales du Président de la République ».
Lisanga Bonganga dénonce également « la mise en place d’un Gouvernement ne tenant pas compte de la
représentativité nationale, en violation de la Constitution ».
« L’instabilité des institutions provinciales, en l’occurrence les Assemblées provinciales, l’instrumentalisation éhontée de la justice, la répression policière brutale et disproportionnée de la marche nationale du 15 septembre 2021, l’impasse observée dans le processus de mise en place des membres de la Commission électorale nationale indépendante (CENI)… ».
Tous les éléments évoqués ci-haut, soutient Lisanga Bonganga, « met en péril la cohésion nationale en RDC ». Et face à toutes ces « contingences », la DYSOC reconnaît avoir proposé une solution politique, à savoir: la tenue d’un dialogue entre toutes les parties prenantes à la crise qui ronge le pays. Ceci passe impérativement par une adoption consensuelle des réformes institutionnelles et électorales pour assurer la tenue des élections impartiales et crédibles en 2023.
Rachidi Mabandu