La Commission ECOFIN (Économie et Finances) élargie du Sénat a poursuivi ce samedi 02 octobre 2021 son exercice d’audition des membres du Gouvernement dans le cadre de l’examen de l’apport des ministères au budget de l’État.
Absent pour des raisons d’État à la première invitation, le Vice-Premier Ministre, Ministre des Affaires Étrangères s’est présenté devant cette Commission pour répondre aux préoccupations des sénateurs portant sur 3 points essentiels : la traçabilité du dossier passeports de 2018 à ce jour, le fonctionnement des missions diplomatiques et enfin les stratégies et initiatives prises pour l’encadrement des recettes générées par les ambassades.
Prenant appui sur le document récemment soumis au Conseil des Ministres qui dresse l’état des lieux de son Ministère, le VPM a fourni des informations détaillées, quelques chiffres clés et des statistiques concernant notamment le dossier passeports depuis le premier contrat signé avec l’entreprise belge SEMLEX jusqu’à l’avenant négocié après l’expiration dudit contrat.
Reconnaissant volontiers plusieurs dysfonctionnements reçus en héritage tant sur ce dossier que sur d’autres, Christophe Lutundula a informé les membres de la commission des dispositions prises traduites par des directives claires et l’envoi des missions d’inspection pour régler divers problèmes pendants aussi bien à la centrale que dans les missions diplomatiques.
Entre autres, le règlement du contentieux concernant les compatriotes lésés et/ou arnaqués par certaines ambassades congolaises qui ont perçu des fonds pour fournir des passeports, la normalisation de la paie régulière des diplomates, la mise en place d’une commission pour assurer le suivi et la préparation d’un cahier des charges dans la perspective d’un appel d’offre pour la production et la fourniture des passeports, la recherche des voies et moyens pour régler la problématique des arriérés des salaires des diplomates etc.
Ces réponses n’ont pas empêché les sénateurs membres de la Commission de revenir à la charge à travers une nouvelle salve de questions supplémentaires.
Celles-ci portaient pêle-mêle sur le prix du passeport, la traçabilité des autres actes générateurs des recettes en dehors des passeports, la révision à la baisse du nombre de des ambassades, l’implication du MAE dans les emprunts internationaux et la signature des contrats, la réalité et le contenu des contrats économiques et miniers conclus avec des pays voisins dont le Rwanda, le recours à des entreprises étrangères au détriment de l’hôtel des monnaies, la décentralisation éventuelle du processus de délivrance des passeports, la situation réelle du patrimoine immobilier de la RDC à l’étranger, le règlement des différends et contentieux avec des pays voisins et des tiers.
Aussi, la problématique des visas volants et les recettes y afférentes, l’appartenance de la RDC (République Démocratique du Congo) à une multitude d’organisations régionales, continentales et internationales dont elle pourrait se désengager pour certaines, le recrutement et la qualité des diplomates, les stratégies de communication pour changer l’image de notre pays, les mauvais traitements infligés aux Congolais régulièrement refoulés de certains pays voisins ou ailleurs comme en Inde, la légèreté dans l’exécution des contrats, le rapatriement de patrimoine culturel, etc.
48 heures ont été accordées au chef de la diplomatie congolaise pour répondre, par écrit, à ces différentes préoccupations, suggestions et questionnements des sénateurs membres de l’ECOFIN élargie.
« Vous avez abordé des questions de fond que se posent des congolais, y compris moi-même. Ça doit changer. Je dois vous répondre la semaine prochaine », a dit Christophe Lutundula aux élus des élus.
Josué Mfutila