RDC : Dénonciation du double standard de l’exécutif provincial du Sud-Kivu et de l’armée (SOKOLA 2) vis-à-vis de l’insécurité qui prévaut dans l’Est (Communiqué MPA)

 

Nous voudrions par la présente dénoncer et interpeller l’action et le motif des autorités tant civiles que militaires (FARDC-SOKOLA 2) de la province du Sud Kivu au regard de leur volonté délibérée d’intoxiquer l’opinion nationale et internationale à travers des discours et des communiqués incendiaires qui ne font qu’enflammer les sentiments de haine contre les membres de la communauté Banyamulenge de la RD Congo. Il importe de rappeler que ces deux dernières années, l’exécutif provincial et l’armée se sont distingués par le manque de volonté et de mise en place d’une politique efficace de pacification des hauts plateaux d’Uvira, Fizi et Mwenga.

En effet, ce week-end, nous avons assisté au feuilleton des communiqués intempestifs émanant du gouvernorat du Sud-Kivu et du porte-parole de Sokola 2 concernant l’attaque du village de Mikenke (territoire de Mwenga) du 14 au 15 novembre 2021 et la tuerie de six personnes qui s’en est suivi. Les deux communiqués publiés quelques heures après l’attaque, accusent faussement le Colonel dissident Michel Rukunda (alias Makanika) et les éléments d’autodéfense Twirwaneho d’être responsables de l’attaque du village ayant causé des morts inopinés.

Nous dénonçons le double standard et la partialité des sorties médiatiques des autorités provinciales partisanes qui n’éxposent pas les attaques visant la communauté Banyamulenge et se contentent de publier des discours incendiaires insinuant sur la culpabilité des élèments d’autodéfense Banyamulenge qui ne font qu’exacerber le sentiment anti Banyamulenge.


Nous dénonçons le silence de l’exécutif provincial et de l’armée qui ont choisi de se taire quand la coalition, mai mai, et leurs alliés ont rayé de la carte 95 % de villages Banyamulenge de la province du Sud Kivu plus particulièrement tous les villages de Rurambo, Mibunda, Kamombo et leurs environs ainsi que la quasi-totalité des villages Banyamulenge du groupement de Bijombo. Ils n’ont jamais aussi dénoncé la razzia par les mêmes milices de plus de 97 % du bétail bovin des Banyamulenge avec la complicité de l’armée (FARDC-SOKOLA 2). Bien que depuis 2017, le plan de déracinement et le génocide des Banyamulenge ont été exécutés a grande échelle par la même coalition, l’exécutif provincial et l’armée (représentée par Sokola 2) n’ont jamais dénoncé à travers des communiqués officiels ces plans macabres contre la communuaté Banyamulenge. Ils ne se sont pas aussi investis sérieusement ni pour arrêter le carnage ni pour apporter l‘assistance humanitaire aux victimes Banyamulenge.

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Nous dénonçons le fait que depuis 2017, l’exécutif provincial et la direction de l’armée (Sokola 2) au niveau provincial ont démontré une volonté manifeste d’ignorer les doléances de protection présentées par la communauté Banyamulenge préférant être partisans en faisant alliance (à travers leurs communiqués incidiaires) avec leurs bourreaux (mai mai) auteurs de la quasi-totalité d’abus des droits humains et du génocide contre les Banyamulenge.

Nous dénonçons le fait que plus récemment l’exécutif provincial et à l’armée n’ont pas dénoncé la destruction par la collation des groupes mai mai et Red Tabara de 19 villages de Bibogobogo, le massacre de 26 personnes, le kidnapping de plus de 50 tous Banyamulenge ainsi que la razzia des milliers de vaches appartenant aux Banyamulenge. Les attaques de Bibogobogo du mois d’octobre 2021 ont laissé plus de 9 000 Banyamulenge sans-abris; ils n’ont reçu aucune aide du gouvernement provincial et central.

Nous dénonçons aussi le double standard et le mensonge repris dans les communiqués de l’exécutif provincial et de l’armée (SOKOLA 2) du 15 novembre 2021 relatifs à l’attaque du village de Mikenke du 14 au 15 novembre 2021. Une fois encore ces communiqués accusent le groupe d’autodéfense Twirwaneho et le Colonel Rukunda Michel (Makanika) d’être responsables de l’attaque. Nos sources sur place confirment cependant qu’il s’agissait d’un combat entre les mai mai (pilleurs) du village qui se disputaient l’argent des 10 vaches appartenant aux Banyamulenge razziées au camp des deplacés de Mikenke le 7/11/2021. Après la vente des vaches volées certains mai mai ont préféré garder tout l’argent; ils n’ont pas donné aux autres « leur part » ce qui a incité ceux qui n’ont rien reçu à attaquer le village (Lundela) où les receleurs se cachaient. La même source indique que les assaillants auraient eu l’appui des FARDC locales qui ont été aussi lésées dans le partage du butin. Les victimes étaient prises dans des tirs croisés des miliciens mai mai qui se battaient entre eux à cause du butin ce qui ne devrait donc pas être mis au dos de Twirwaneho.

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En effet, il ressort des archives des communiqués du gouvernorat et de Sokola 2 qu’ils montent seulement au créneau pour dénoncer les attaques quand ils ont lieu dans des villages dans lesquels vivent les communautés autres que les Banyamulenge. On se souvient encore du fameux faux massacre de Kipupu qui a agité la province du Sud Kivu. Pour une fois, ils ont envoyé une délégation des parlemntaires pour s’enquérir de la situation du prétendu massacre. Il s’est avéré après enquête que les morts étaient des miliciens qui avaient razzié des vaches 2 jours avant le combat et ils se battaient avec les bergers venus récupérer plus de 350 vaches razziées par les mai mai et gardées en recèle à Kipupu.
• Nous demandons q’une enquête independante soit faite sur tous les massacres et les abus des droits humains des hauts plateaux d’itombwe depuis 2017.
• Nous demandons l’arrêt de la politique partisane de double standard des autorités provincials du Sud-Kivu, la protection et le rétablissement de toute la population du Sud Kivu dans leurs droits.

Faits à New York le 16 Novembre 2021

Adele Kibasumba; Présidente MPA

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