Affaire Atou Matubuana : Aselo « recadre le conseil d’État »

L’eau a beaucoup coulé sous le pont dans le dossier Kongo Central depuis l’élection d’Atou Matubuana Nkuluki à la tête de cette province.

Au lendemain de sa victoire en indépendant et en violation de la consigne de son ancienne famille politique le FCC, le Gouverneur Atou Matubuana a connu jusqu’à sa fuite les pires malheurs d’un orphelin. À son temps, la machine F.C.C dans sa composition initiale se déversa sur ce Ne Kongo en errance parce que sans appuie politique. C’était la loi du plus fort lorsqu’en sous mains, les caciques de la coalition FCC montraient leur haine vis-à-vis du nouveau Gouverneur.

Anatole Matusila, alors président de l’Assemblée provinciale du Kongo Central, jouera la carte. Objectif, chasser le Gouverneur rebelle. Le médecin et acteur politique chef de l’Alliance des Bâtisseurs du Kongo, ABAKO fut utilisé par le Front Commun pour le Congo, FCC de Joseph Kabila majoritaire à l’Assemblée provinciale du Kongo Central.


Avec un groupe des députés réunis dans un hôtel improvisé, Matusila arrive à destituer Atou Matubuana. Une résolution jamais attaquée selon le VPM de l’intérieur et sécurité, Daniel Aselo dans sa lettre au Conseil d’État.
Nous sommes-là dans le vif du sujet.

Lire aussi  Démission du député national Nanou Memba de l'Union Sacrée : quelle ingratitude !

Du coup, la Cour Constitutionnelle, intervint dans un arrêt en interprétation de l’initiative des députés accusés à l’époque d’avoir été achetés parce que déterminés à déchoir pour des raisons connues d’eux mêmes, le Gouverneur. Le feu embrassa la case.

Dans son arrêt du 29 mai 2021 sous R Const 1171 en interprétation de l’article 147 alia 2 de la construction, la haute cour jugea régulière la motion contre le Gouverneur prié du reste de remettre sa démission au chef de l’Etat selon l’esprit de l’article pré-cité.

Quand Daniel Aseli se mêle

Seulement, Daniel Aselo dans ce que l’on peut appeler correspondance- refus d’exécuter l’ordonnance du conseil d’État réhabilitant le Gouverneur Matubuana Nkuluki, ne mentionne nulle part le pourquoi de sa non-exécution depuis le mois de mai de ce qu’il appelle  » décision de la Cour Constitutionnelle » alors que les juristes éprouvés parlent d’un arrêt en interprétation. Pourquoi choisit-il ce moment pour justifier son refus d’exécuter l’ordonnance du Conseil d’État avec alibi en appui ?

Lire aussi  RDC : Les services RAM se poursuivent en dépit de la suspension de la facturation des utilisateurs

Aussi, le vice-premier ministre en charge de l’intérieur et sécurité qui sans le cacher s’oppose à l’ordonnance du Conseil d’Etat veut-il prendre la place de cette cour animée par des juristes de renom lorsqu’il prétend avoir bien analysé mais embrassé par la prééminence des  » décisions » de ces deux institutions judiciaires, (Conseil d’État et Cour Constitutionnelle) sur pied des articles 56 et 95 de la loi No 131026 portant organisation et fonctionnement de la Cour Constitutionnelle
et l’article 168 de la constitution motivant l’ordonnance du Conseil d’État?

N’est ce pas là une manière de tuer le droit et la loi pour un membre du gouvernement?

Tout compte fait, Atou Matubuana en cavale pour avoir été accusé par l’IGF de détournement des deniers publics peut se dire depuis sa cachette que son sort est définitivement scellé. Les dés sont jetés et que bientôt avec l’organisation de l’élection de Gouverneur et de son adjoint au mois de décembre en cours, les Ne Kongo connaitront son remplaçant.

Ainsi va la politique au Congo !

Zamenga Odimbale

Lire aussi

Les plus populaires