Justice : Kamerhe, Chebeya, Matata, Jacky Ndala, Willy Bakonga… les procès de l’année 2021

 

Décidément, la liberté provisoire accordée à Vital Kamerhe, ancien directeur de cabinet du Chef de l’État, par la Cour de Cassation, c’est parmi les sujets de justice ayant retenu l’attention des Congolais cette année. Son procès en appel, qui a démarré en février après plusieurs reports, avait condamné le leader de l’UNC (Union pour la Nation Congolaise) à 13 ans des travaux forcés, soit une réduction de 7 ans obtenue après recours en Appel.

Cependant, Sammih Jammal, son co-accusé, n’a pas pu obtenir la libération provisoire malgré qu’il l’a demandé à maintes reprises.

« Kamerhe est quelqu’un de sérieux et de correct. Je pense qu’il a encore un rôle important à jouer dans ce pays », avait dit Félix Tshisekedi depuis Goma au Nord-Kivu lors d’un entretien avec la presse.


Quelle juridiction pour juger Matata Ponyo ?

Cette question a tenu en haleine les congolais. La Cour Constitutionnelle s’est déclarée incompétente pour poursuivre le sénateur, car les faits qui lui sont reprochés ont été commis pendant qu’il était Premier ministre (avril 2012 – décembre 2016). La Haute Cour est le juge naturel du Président de la République et du Premier Ministre en fonction, et non honoraire. C’est dans ce cadre que le dossier Matata Ponyo a été renvoyé au Procureur général près la Cour de Cassation pour réorientation, dossier dans lequel l’homme à la cravate rouge est reproché d’avoir détourné les fonds alloués au Parc Agro-industriel de Bukanga Lonzo.

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Autre affaire, c’est la réduction de la peine de Jacky Ndala en Appel. Le coordonnateur de la jeunesse d’Ensemble pour la République de Moïse Katumbi passera vingt-deux mois à Makala au lieu de trente comme requis le ministère public suite à la désobéissance civile. Son péché, c’était d’avoir demandé aux militants d’envahir le Palais du Peuple pour contester la proposition de loi sur le verrouillage de certains postes régaliens du pays aux seuls congolais nés d’un père et d’une mère congolais.

D’autre part, Willy Bakonga a été libéré de la prison sept mois après son incarcération pour blanchiment d’argent et « transfert illicite des capitaux vers l’étranger », bénéficiant, selon certaines sources, de la grâce présidentielle. Cette libération a été contestée par la Ministre d’État en charge de la Justice qui a exigé le retour de l’ancien Ministre de l’EPST (Enseignement Primaire, Secondaire et Technique) dans sa cellule à Makala.

« Les linges sales se lavent en famille », dit-on. Cet adage peut trouver sa raison d’être après que Ardent Kabambi, militant du PPRD (Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie) a retiré sa plainte contre le secrétaire permanent adjoint du parti de Joseph Kabila qui lui avait administré des coups, selon une vidéo largement partagée dans les réseaux sociaux, dans laquelle Kabambi s’est filmé tout couvert du sang. Jusqu’à ce jour, Ferdinand Kambere se trouve en prison et sa demande de mise en liberté provisoire a été rejetée.

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Dans le dossier Chebeya dont l’instruction est bouclée et la plaidoirie est renvoyée au 12 janvier prochain, plusieurs témoins ont confirmé que l’ordre de tuer Floribert Chebeya et Fidel Bazana venait du Général John Numbi, en cavale jusqu’à ce jour.

Une autre personnalité en cavale, c’est l’ancien administrateur de l’ANR (Agence Nationale des Renseignements) pourchassé par plusieurs plaintes l’accusant de torture et menace de mort notamment. Kalev Mutond, depuis sa cachette, a plusieurs fois sollicité l’annulation de l’avis de recherche émis contre lui. Précisément, il souhaite être placé « dans des conditions qui garantissent un procès public et contradictoire en vue de faire éclater la vérité ».

L’État de droit, un souhait du Chef de l’État depuis son avènement à la tête du pays, mais farouchement remis en cause par une frange de l’opinion suite aux nombreuses arrestations de courte joie qui ont suscité espoir et soulagement dans le chef des Congolais de voir les détourneurs en prison.

Patrick Nguwo

 

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