Affaire Kabund : Quand l’UDPS joue au jeu des ennemis et détracteurs de Félix Tshisekedi (Tribune)

 

C’est une évidence aujourd’hui, au regard de l’évolution de la situation politique de l’ère dominée par l’affaire Kabund, de conclure justement que Jean-Marc Kabund est payé en monnaie de singe. Il récolte l’ingratitude de la part de sa famille politique. Une famille pour laquelle il a payé un lourd tribut, notamment celui de perdre son jeune fils, alors dans l’opposition.

Le mépris et la mésestime, c’est bien les substantifs qui conviennent pour qualifier l’injuste récompense que l’UDPS réserve à Kabund après s’être sacrifié au prix même de son sang pour que ce parti tienne debout.

Serait-il cupide et traître, le parti cher au feu Docteur Étienne Tshisekedi d’heureuse mémoire serait conjugué au passé?


Dans une situation financière précaire et embarrassante, l’homme a tenu le coup face à la séduction pécuniaire de Kabila et les siens.

Sachant que Kabund, après la disparition de Sphinx de Limete, était resté l’homme orchestre sur qui l’UDPS tenait, il fut tenté. Une tentation alléchante à laquelle beaucoup n’auraient pas pû résister, y compris ceux qui aujourd’hui vocifèrent et réclament le départ de Kabund.

Épopée Kabund

Point n’est besoin de rappeler combien le feu Président Étienne Tshisekedi avait de l’estime et considération pour ce digne fils du pays. C’est justement lui (Étienne Tshisekedi), devant une marée humaine, présentera Kabund comme un « Héro vivant ». Non, pour plaire à l’assistance, mais plutôt suite à son combat. Etienne Tshisekedi savait combien cet homme présenté aujourd’hui par des parvenus, jouisseurs et opportunistes frénétiques s’est donné à fond pour faire assoir son parti dans le grand Katanga. Un simple citoyen n’ayant aucune influence, en son temps, Kabund a affronté la fureur de Moïse Katumbi, alors Gouverneur de Katanga. Il a subi l’humiliation, moquerie et arrestations. Il n’a jamais cédé ni renoncer à sa lutte. Ce qui l’a valu cette considération distinguée aux yeux de Sphinx y compris son épouse.

C’est justement ce combat livré par lui à son risque et péril qui l’a valu le poste de Secrétaire Général de l’UDPS. Un poste clé dans la gestion au quotidien du parti. Contester la compétence et le savoir faire de ce guerrier, c’est « cracher sur la mémoire du père de la démocratie, Étienne Tshisekedi wa Mulumba ».

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Incompétent, complaisant, fantoche, Kabund ne l’est pas. Il est plutôt courageux, ambitieux, guerrier, intransigeant, éclectique, décomplexé, sûr de lui et digne de confiance.

Pour ceux qui semblent oublier l’histoire, mieux les amnésiques, il est impérieux que nous puissions rafraîchir leurs mémoires.

Kabund a beaucoup fait pour l’UDPS. Si la reconnaissance était vraiment de ce monde, on lui aurait dressé une statue à côté de celle de Tshisekedi le père.

Jean-Marc Kabund, c’est bien lui qui a organisé le congrès pour la deuxième fois dans l’histoire de ce grand parti, UDPS. Il a pesé de tout son poids, parce que reconnaissant de ce que le « Père » représente et a fait pour lui, pour faire élire Félix Tshisekedi comme Président de l’UDPS nonobstant l’opposition radicale et musclée de Paul Tshilumbu et compagnie. Aujourd’hui, parce que le miel coule, Kabund devient le « diable » et ennemi à abattre à tout prix.

Alors que Félix Tshisekedi avait cautionné l’élection de Fayulu comme candidat commun de l’opposition, c’est toujours Kabund, par sa perspicacité, qui a fait raisonner Tshisekedi pour revenir sur sa décision. Si vraiment il était traître comme ses détracteurs laissent entendre, il n’aurait pas profité de cette bourde pour vendre le parti au plus offrant ?
Le journaliste étant historien du présent, il est de mon devoir de rétablir la vérité tacite.

C’est toujours lui, Jean-Marc Kabund qui a défendu bec et ongles le Président Tshisekedi aux institutions lors de la déconvenue FCC/CACH.

En dépit de leur influence et prétention, Kabund-a-Kabund a tenu tête face aux dispendieux mégalomanes de FCC lorsque, dans leur folie, cherchaient à humilier Félix Tshisekedi et le faire passer d’une marionnette. Au prix de son poste de premier Vice-Président de l’Assemblée nationale dirigée par Jeanine Mabunda, Kabund a défendu son Autorité morale. Comment donc oublier tous les sacrifices de ce dernier pour l’intérêt de son parti ? Bien nombre parmi ceux qui poussent Kabund à la sortie étaient encore dans la Kabilie. Eux aussi avaient, à son temps, traité Félix Tshisekedi de tous les noms d’oiseaux. Lui menacer de la destitution, ils étaient au premier rang. Vivre à la mangeoire, c’est le credo de leur vie.
Étonnant ! Au lieu que les UDPSienns voient le danger qui les guette à l’horizon, ils passent le temps à vouloir chasser le seul et l’unique défenseur de leur cause, Jean-Marc Kabund.

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A ce moment, les éclairés et analystes rationnels savent que Félix Tshisekedi est encerclé par les « Ours » sanguinaires venant de l’ancien régime. La stratégie, c’est celle d’éloigner de plus en plus Félix Tshisekedi de son parti. Pour y arriver, ils sont prêts à tout.

Qui défendre la cause de l’UDPS et les siens en l’absence de Kabund ? Qui sera à même, à l’UDPS, de faire face aux grands ténors tel que Moïse Katumbi ?
L’ennemi de l’UDPS n’est pas Kabund, mais plutôt ceux qui prennent le Président en otage. Ils viennent de partout, sauf du sein du parti.

Aujourd’hui, l’UDPS perd inconsciemment le « Pouvoir » tout en étant au « Règne ». Comme sous les effets d’un envoûtement diabolique, ils jouent le jeu de l’ennemi qui ne vise que la division de l’UDPS et l’affaiblissement de Tshisekedi pour mieux le gérer.

Tout se calibre sur base des joutes électorales de 2023. Pour avoir de l’influence sur Tshisekedi, sachant que Kabund en est un grand obstacle, ils se liguent contre lui. « Hôte toi que je m’y mette », c’est en clair la stratégie de ces mercenaires politiques.

« C’est lorsque nous ressortirons de cette ébrieté collective, de notre engourdissement dépassé par les évènements…nous aurions compris tardivement que nous avions raté le Coach…nous en reparlerons dans pas longtemps », écrit Placide LUBOYA MWANZA, Combattant de souche.
Mieux vaut tard que jamais ! Ouvrez grandement les yeux…

Tribune de Molende Muteba/Analyste Politique

 

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