Le voile se lève de plus en plus autour de l’arrestation du général Philémon Yav, commandant de la 3e zone de défense des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC).
Arrêté puis écroué depuis près d’une semaine à Makala, ce haut gradé de l’armée congolaise est accusé d’être de mèche avec le Rwanda qui soutient les rebelles du fameux « Mouvement du 23 Mars » (M-23) qui tiennent toujours la cité frontalière de Bunagana, dans le Nord-Kivu.
C’est le Président Félix Tshisekedi lui-même qui vient de faire cette révélation. Au cours d’une interview accordée aux médias français (France24 et RFI), le président congolais révèle que « le général Yav avait contacté certains de ses collègues, au nom du Rwanda, pour qu’ils puissent lever le pied et permettre au M-23 de prendre la ville de Goma ».
À en croire Félix Tshisekedi, les enquêtes sur cette affaire de « haute trahison » se poursuivent. Depuis des années, des acteurs de la société civile dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu et certains élus locaux dénoncent « l’infiltration et la trahison » au sein du commandement militaire en opération dans cette zone.
Dans la province de l’Ituri par exemple, depuis l’avènement de l’état de siège, la justice militaire a appréhendé plusieurs officiers et soldats de rang impliqués dans la vente d’armes et de munitions aux groupes armés. Il y a aussi des officiers condamnés pour détournements de sommes destinées aux opérations militaires et les soldes des militaires.
Andy Kambale Matuku