Partenaire majoritaire de la Réserve de Faune à Okapis (RFO), l’organisation internationale Wildlife Conservation Society (WCS) a été contrainte, il y a plus de deux (2) semaines, à suspendre ses activités dans la localité d’Epulu, quartier général de la RFO, dans le territoire de Mambasa en Ituri. À la base : des manifestations des jeunes qui dénonçaient la fin du contrat du chef de site de cette aire protégée pour des « motifs inavoués ».
C’est dans l’objectif de calmer les esprits que les hauts responsables de la WCS séjournent dans la localité d’Epulu. Selon un député national élu de Mambasa qui s’est impliqué dans ce dossier, le directeur général de la WCS en RDC séjourne à Epulu et va rencontrer les couches sociales en vue de trouver les voies de sortie de crise.
Les associations des jeunes vivant dans et autour de la RFO reprochent à la WCS le licenciement abusif de l’ancien chef de site Albert Walanga dont les relations avec les communautés étaient au beau fixe. Dans un mémorandum adressé à la direction nationale de la WCS, ces jeunes dénonçaient également l’importation de la main d’oeuvre, notamment dans le domaine de la conservation communautaire. Ils ont mis en avant le fait que ceux qui occupent des postes de décision dans ce département « viennent des régions lointaines » voire « des pays étrangers » qui ne maîtrisent pas assez bien les réalités locales.
Lors des manifestations ayant éclaté après l’annonce du départ du directeur de la RFO, les jeunes avaient manifesté, bloquant la circulation sur la route nationale Nº4. Quelques vitres des bureaux de la WCS avaient été cassées et les installations du bio-monitoring saccagées. Le personnel de la WCS avait été évacué et les locaux fermés jusqu’à ce jour.
Site du patrimoine mondial de l’UNESCO, la Réserve de Faune à Okapis (RFO) est l’habitat naturel de l’Okapi. Jadis en capture dans de vastes zoos, ces animaux avaient été massacrés par des rebelles en 2012. Cet événement a accentué la pression sur cette aire protégée. Actuellement, la RFO fait face à l’exploitation illégale et illicite de l’or à l’intérieur de ses limites, du braconnage et de la présence des groupes armés, sans parler des revendications des communautés locales sur la question de la « vraie délimitation ».
Andy Kambale Matuku