« Le peuple d’abord : philosophie politique d’Étienne Tshisekedi », livre vendu à la librairie des pays de grands lacs à Kinshasa

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« Le peuple d’abord » : la philosophie politique d’Etienne Tshisekedi

Aujourd’hui, près de deux ans après la disparition du Père de la démocratie en République Démocratique du Congo, « Le peuple d’abord » tend à devenir un slogan sans que tous ceux qui le clament en comprennent la quintessence. De nombreux autres compatriotes se le mettent sur les lèvres à des fins manifestement démagogiques,comme ils le font des vocables « démocrate », nationaliste, etc.
C’est pour recadrer ce concept et honorer la mémoire de celui qui a accepté humiliations et privations de toutes sortes pour la conquête de la dignité et du bien-être de ses compatriotes que j’ai cru devoir éclairer l’opinion sur cette expression.
J’ai en effet estimé qu’il était de mon devoir, en tant que l’un des proches collaborateurs du Vénérable Combattant d’empêcher la trituration, la prostitution, la dévaluation de ces mots que nous pouvons pourtant considérer, quelles sur soient nos couleurs, comme un héritage du respectable Père. Pour ce faire, j’ai estimé qu’il faudrait d’abord en éclairer le contexte avant d’essayer d’en présenter la charge
sémantique.


Du contexte

En 2001, après la mort tragique de Mzee Laurent Désiré Kabila, la République Démocratique du Congo traverse une période des plus confuses de son histoire. Le pays est morcelé par des groupes rebelles soutenus par les pays voisins de l’Est. Kinshasa, pour sa part, compte sur les alliés Zimbabwéens, Namibiens, Angolais…
Tous ont compris la nécessité d’un Dialogue pour mettre un terme à la crise de légitimité. Pendant cette période de pré-dialogue, fort de son expérience de ses compatriotes, qui aiment le pouvoir pour le pouvoir, le Sphinx de Limete lance ce message : « Je n’ai pas cessé d’insister et de demander aux Congolais, surtout aux politiciens, de savoir mettre de côté pour une fois leurs intérêts personnels et donner urgemment priorité à l’intérêt national. Le peuple d’abord ! Nous devons aller au Dialogue pour que pour la première fois depuis 41 ans que nous sommes soi-disant
indépendants, nous puissions mettre sur pied un Etat démocratique, un État de droit dans l’intérêt de notre peuple ».
Plus tard, lors de la campagne à l’élection présidentielle de 2011, à l’étape de Lubumbashi, le Candidat du peuple », en termes quelque peu voilés sur sa philosophie politique du peuple au centre de tout projet de gestion de la République. Le 30 juillet 2011, devant une foule impressionnante venue l’écouter, à la Place Square Georges Arthur Forest, il expose d’abord un tableau sombre du pays en proie au vol, aux viols, à la corruption, à la démagogie, aux violations des droits humains, à la faim, à la pauvreté, à l’enrichissement illicite de la classe au pouvoir, à l’impunité, etc.

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Ensuite, il relève les causes de cette tragédie : le déficit notoire de patriotisme dans le chef de l’élite au pouvoir. La mode en RDC est qu’il faut faire la politique non pour le bien-être des compatriotes et du pays, mais pour les privilèges personnels,
l’enrichissement rapide et illicite, le pillage des ressources naturelles et financières nationales, souvent avec la complicité des étrangers, pour servir les intérêts étrangers, pour des châteaux et des comptes en banques à l’étranger. Et le candidat n°11 de
conclure enfin : « il faut guérir notre pays de tous ces maux ». Et la solution, pour lui, c’est le sens de responsabilité et la conscience patriotique pour privilégier l’intérêt
nationale et non les privilèges personnels.

Que signifie alors « le peuple d’abord »?

De ce qui précède, nous pouvons déduire que pour l’ « Immortel » Étienne Tshisekedi, « le peuple d’abord » est une philosophie politique de la responsabilité, de la conscience patriotique. Cette philosophie implique pour tout acteur politique et tout citoyen Congolais l’amour du pays et de ses compatriotes, de manière à ne privilégier que l’intérêt national au lieu de l’enrichissement personnel par tous les moyens. En d’autre terme, « le Congo d’abord ! » et le reste après. Etudiants, enseignants, médecins, magistrats, agents et fonctionnaires de l’Etat, policiers, militaires, hommes politiques Congolais… devraient s’approprier cette philosophie.
Soyons en sûrs, si nous nous laissons guider par cette lumière politique, les sauts-de-mouton s’achèveront en temps voulu, les ordonnances présidentielles ne souffriront pas d’exécution. Le Président de la République ne manquerait pas de moyens de réduire le chômage, le Gouvernement ne manquerait pas de moyens de revoir les salaires des agents et fonctionnaires de l’Etat. Et nous parlerons de la corruption au passé dans les écoles, à l’Université, dans les hôpitaux, dans les Cours et Tribunaux, dans notre administration sportive, et nous parlerons au passé des groupes
rebelles, des pillages des ressources naturelles.

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Soyons- en sûrs !

C’est sans doute pour cette raison que, plutôt que d’en faire un slogan, le Sphinx de Limete a fait de ces mots le titre de son livre dont il n’a malheureusement pas eu le temps d’organiser le vernissage.

Me Dieudonné Ilunga Mpunga

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