RDC : ce qu’il faut savoir sur l’interconnexion des régies financières

En vue de se doter d’outils modernes de suivi des finances, le gouvernement de la RDC envisage l’interconnexion de trois régies financières de la RDC. Un projet qu’accompagne le ministre des Finances Sele Yalaguli au nom de la continuité de l’Etat mais qui puise son enracinement d’il y a six ans. Au centre d’une polémique, ce projet a pourtant une histoire. Mais qu’en est-il ?

La polémique dans la twitosphère et la facebooksphère n’en est pas une ! C’est ce que pense un économiste qui dit « maîtriser le dossier ».

D’où vient le projet interconnexion des régies financières ?


L’idée d’un projet de l’opérationnalisation de la chaîne des recettes date de 2014. Elle concerne la Direction général des douanes et accises(DGDA),la Direction générale des impôts(DGI) et la Direction générale des recettes administratives et domaniales(DGRAD).
Amorcée par l’ancien ministre des Finances Henry Yav, une de ses phases est l’interconnexion des services de la douane, des impôts et du trésor publique pour le partage des informations. ‘’Le Gouvernement a la volonté de finaliser le projet de mise en place du réseau informatique performant par la fibre optique capable d’assurer la traçabilité de toutes les opérations de collecte des recettes, de favoriser l’échange de données, d’intensifier les opérations de lutte contre la fraude fiscale et de maximiser les recettes domestiques… Ce réseau d’interconnexion par la fibre optique est une première pierre de l’édifice technique sur lequel se construit la chaîne de la recette. Chaque régie financière pourra et devra dorénavant échanger des données, non seulement, au sein de ses propres services, mais également avec les autres régies financières ainsi que les services connexes à la mobilisation des recettes ‘’, peut-on lire dans le rapport annuel 2017 de la Cofed. ‘’Les régies financières sont au cœur du système national de mobilisation des recettes internes, il est donc important, de les moderniser par l’informatisation des données’’, renchérit José Sele, actuel ministre des Finances.

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Pour quel montant ?

Des sources concordantes, le montant global du prêt d’Exim Bank of China est de 150 millions de dollars. Les travaux se réaliseront par la société chinoise Huawei qui a gagné le marché après un appel d’offre lancé par cette institution financière. En 2014, la Direction générale du contrôle des marchés publics (DGCMP) « approuvé le mandat accordé à la société Huawei Technologies par le Gouvernement pour la mise en place d’un consortium d’entreprises chinoises dans le cadre du projet de construction et modernisation des infrastructures à travers l’étendue du territoire national de la République démocratique du Congo ». Quatre ans après(2018), ce service a donné son avis de non objection.

Quel est le problème?

Les réseaux sociaux ont pointé du doigt le ministre José Sele qui aurait donné le marché de ce projet à Huawei. Curieux ! Il n’est ministre que depuis septembre 2019. Il a rien avoir avec ce qui s’est passé antérieurement.

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Où en est le projet à ce jour ?

Le projet va bon train. Le 4 mars dernier, la RDC et Exim Bank of China ont signé l’accord de financement du projet de modernisation et d’informatisation du système de communication du ministère des Finances. Six mois après, le président de la République Félix Tshisekedi a signé l’ordonnance portant approbation de cet accord.
L’heure est à la mise en place de l’équipe technique de pilotage du projet. Elle posera les conditions suspensives, avant de passer à la phase de décaissement des fonds par Exim Bank of China.
Loin de se décourager, le ministre José Sele poursuit sans désemparer ce projet qui va notamment améliorer les conditions de travail des régies financières.

AN/CP

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