Détournement des deniers publics : Jules Alingete rattrapé par une affaire de 12 Millions USD de retro-commission détournés au ministère de l’économie

 

Une certaine opinion accuse l’Inspection Générale des Finances (IGF) de partialité dans le contrôle des finances de l’État. Alors que, dans sa mission, l’IGF apporte une assistance technique au Ministre dans l’exercice de ses attributions pour le contrôle des finances de l’État, des collectivités locales, des entreprises et des établissements publics, des libres penseurs par contre, soutiennent que cette mission, l’IGF le fait de manière sélective.

Ils en veulent pour preuve, une plainte à charge de l’ex ministre de l’Économie nationale et consorts déposée auprès du Procureur général près la Cour de Cassation il y a quelques mois. Cette plainte dont une copie a été transmise au média en ligne non-aligné, révèle auprès du Procureur général près la Cour de Cassation que Jules Alingete, Inspecteur général des finances, chef de service a « étouffé une enquête au ministère de l’économie, après avoir lui-même consacré un détournement d’une somme de douze millions de USD (12.000.000) de retro-commission perçue indûment par Acacias Bandubola venant des sociétés pétrolières ».

« (…) Après plus d’un mois, les réseaux sociaux, les journaux, les médias et tous les congolais ont eu à échanger, révéler, à commenter, à publier sur la somme de 12.000.000 USD perçue indûment par Acacias Bandubola, qui constitue à la fois un acte infractionnel de corruption et de détournement des derniers publics issus d’une retro-commission réservée par les sociétés pétrolières », rappelle Vuvu Zaoa Botiho Merley, dans sa plainte adressée au Procureur général près la Cour de Cassation au mois d’avril dernier.


À lire la plainte de ce congolais libre, plusieurs personnes, à l’époque, membres du cabinet d’Acacias Bandubola ont constitué les canaux par lesquels cette retro-commission a eu lieu, parmi lesquelles Jules Alingete.

« La somme de 12.000.000 USD de retro-commission perçue par la Ministre et dont Monsieur Jules Alingete, ancien directeur de cabinet de la Ministre et devenu plus tard Inspecteur général des finances, chef de service a exhorté celle-ci que cette somme d’argent est pour elle, elle peut en faire ce qu’elle veut, et personne ne la fera rien », a encouragé Jules Alingete, cité dans la plainte émise par Vuvu Zaoa Botiho Merley qui a demandé à la justice d’entendre sur procès verbaux Acacias Bandubola, Jules Alingete et toutes les personnes impliquées « à ce détournement ».

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« (…) Quand le Gouvernement de la République ne verse pas lesdites créances à sa société nationale des hydrocarbures (Sonahydrordc Sa), mais pour raison d’enrichissement illicite, le montage financier est fait pour enrichir les sociétés privées et percevoir cette retro-commission », a-t-il fait remarquer.

Contrôle des finances de l’État, les entreprises publiques en ont marre de l’IGF

Pendant que la mission de l’Inspection Générale des Finances est censée se faire en aval, l’IGF s’insère dans la direction ou la gestion des services contrôlés. C’est en substance, la dénonciation faite autrefois par les présidents des conseils d’administration des entreprises publiques.

Dans une lettre adressée au Premier Ministre Jean-Michel Sama Lukonde, les présidents des conseils d’administration de la Société Nationale d’assurance (SONAS), Société Congolaise des Transports et des Ports (SCTP), Fonds des Promotions des Industries (FPI), Office de Gestion du Fret Multimodal (OGEFREM), Fond National d’Entretien Routier (FONER), Institut National de Préparation Professionnelle (INPP), et de la REGIDESO, pense qu’avec cette attitude, l’IGF paralyse le fonctionnement des entreprises et établissements publics et ont demandé « réparation » sur la décision de l’Inspection Générale des Finances (IGF) « instruisant les inspecteurs de ne plus payer les droits et avantages reconnus aux mandataires publics actifs et non actifs ».

Comme au ministère de la santé « où la justice tarde à se saisir du dossier lié au détournement des fonds publics destinés à la lutte contre la COVID-19 sous le règne Eteni Longondo, des libres penseurs s’inquiètent aussi de la procédure « sélective » dont fait preuve l’IGF dans le contrôle des finances publiques au sein des entreprises du portefeuille de l’État.

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« Si au FPI, à la SONAS, REGIDESO, INPP, FONER, OGEFREM, SCTP, l’IGF est omniprésente, ce n’est en tout cas pas le cas à la GECAMINES, À LA DGI où tout n’est pas rose », dénoncent t-ils.

Détournement à l’inspection Générale des Finances

« Pour motiver les inspecteurs, j’ai doublé leur rémunération. Je l’ai fait sans demander un moyen supplémentaire au Gouvernement. Ce qui étaient comme frais de fonctionnement alloué au service, je l’ai orienté vers la motivation des agents et inspecteurs de l’IGF », cette déclaration de Jules Alingete continue à alimenter la toile jusqu’à ce jour. Tous ceux qui, auparavant, ont mystifié les services rendus par l’IGF crient maintenant au scandale.

« C’est un détournement. L’IGF doit se saisir de ce dossier. Comment a-t-il utilisé les frais de fonctionnement pour payer les rémunérations des agents », s’étonne Bienvenu Matumo.

D’autres s’interrogent sur comment une institution comme l’Inspection Générale des Finances fonctionne actuellement, pendant que tous les frais sont orientés vers la motivation et la rémunération des agents par son chef de service.

« Une des personnes qu’on ne souhaite pas du mal et le voilà tomber dans son propre piège. Un inspecteur des finances publiques qui détourne lui-même les ressources publiques. Ce pays n’a pas de chance. C’est simplement un détournement des fonds », réagissent-ils, avant de condamner le matraquage médiatique dont use l’Inspection Générale des Finances lorsqu’il lui faut auditer un service de l’État.

« L’IGF n’enquête pas. Elle audite. À ce titre, elle n’a pas le droit de diffusion des résultats des audits qui peuvent être vrais ou faux. C’est à l’organe de la justice d’enquêter sur les allégations sans oublier la présomption d’innocence qui est un droit avec toute condamnation », fait savoir un congolais libre.

Josué Mfutila

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