Ministère de l’environnement et développement durable : Les actes de Claude Nyamugabo sont une insulte au Chef de l’Etat (Tribune)

Le premier gouvernement formé à la suite des élections présidentielle et législatives organisées en 2018 en République Démocratique du Congo, a vu Maître Claude NYAMUGABO BAZIBUHE, ancien gouverneur du Sud-Kivu, nommé à la tête du Ministère de l’Environnement et Développement Durable.

Les fonctionnaires de ce Ministère, qui ont cru à la promotion d’une bonne gouvernance telle que prônée par le Président de la République, Son Excellence Felix-Antoine TSHISEKEDI TESHILOMBO, Chef de l’Etat, ont dû déchanter.
Car, depuis son avènement au Ministère de l’Environnement, le Ministre Claude NYAMUGABO BAZIBUHE a mis en place un système de gestion qui a putréfié le fonctionnement de cet important département du Gouvernement de la République.

Et comme conséquence, visiblement plus rien ne marche et l’attention du Chef du Gouvernement est plus qu’une impérieuse nécessité.
Les agents de ce méga Ministère ont toute la peine du monde pour assurer leur fonctionnement et reprochent au patron de l’Environnement de s’être accaparé de toutes les attributions de services techniques.


En effet, depuis l’avènement de Maître Claude NYAMUGABO BAZIBUHE à la tête du Ministère de l’Environnement, l’opacité dans le secteur de gestion forestière est devenue le mode de gestion par excellence avec la tolération d’une exploitation illégale et le commerce illicite des bois. Et ce, sans tenir compte des avis techniques des services compétents. Cette manière de faire du Ministre n’est pas sans conséquence car cela met le doute dans le chef des partenaires techniques financiers qui souhaitent investir dans la gestion durable des écosystèmes forestiers de la République Démocratique du Congo.

Sous un autre chapitre, le népotisme règne sur la méritocratie. Pour s’assurer une certaine quiétude, toutes les missions de service de mobilisation de recettes sont initiées, diligentées et supervisées par ses plus proches collaborateurs.

Nombreux au sein de ce ministère, fustigent le brigandage du Ministre de l’Environnement pour qui l’argent passerait avant la technicité. Tous les moyens sont utiles pourvus qu’ils permettent d’atteindre l’objectif de se faire de l’argent.
En agissant ainsi, le Ministre Claude NYAMUGABO BAZIBUHE navigue à contrecourant de la volonté et la détermination du Chef de l’Etat de gérer durablement les ressources naturelles renouvelables.
A l’inverse des besoins techniques de ce ministère hautement sensible, le Ministre Claude NYAMUGABO BAZIBUHE met le cap sur l’argent facile. Ce qui choque les esprits passionnés et engagés dans la lutte contre la mauvaise gouvernance aussi bien dans l’administration que dans la société civile. C’est le cas de neuf contrats qui couvrent une superficie totale de près de 2 millions d’hectares signés avec deux sociétés chinoises : Congo King Baisheng Forestry Développment (créée le 14 janvier 2020) et Congo Sunfflower Forestry Development. Tout porte à croire que ces bradages des ressources forestières n’auraient pas été possibles si le Ministre n’avait pas d’intérêts directs dans ces sociétés.

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Il est temps que les élus provinciaux et nationaux des provinces de la Mongala, de l’Equateur, de la Tshuapa et de la Tshopo interpellent le Ministre en vue de faire cesser ces pillages.
Pour son intérêt personnel, le Ministre Claude NYAMUGABO BAZIBUHE agit sans tenir compte ni des instructions édictées par la haute hiérarchie du pays, pis encore en foulant aux pieds les lois, voire la constitution de la République démocratique du Congo.
Au cabinet du Ministre de l’Environnement et Développement Durable on a expressément choisi de ne pas respecter le communiqué du cabinet de la Présidence de la République interdisant tous mouvements du personnel dans les administrations et/ou exigeant de soumettre le traitement de certains dossiers au conseil des Ministres.

A titre illustratif, en date du 06 février 2020 le Ministre Claude NYAMUGABO BAZIBUHE, en violation du communiqué du cabinet du Chef du Président de la République, a pris l’arrêté n°009/CAB/MIN/EDD/CNB/2020 du 06 FEV 2020 portant modification de l’Arrêté n°030/CAB/MIN/EDD/AAN/WF/SD/2017 du 22 décembre 2017 relatif à la désignation des directeurs généraux et directeurs-chefs de service du Ministère de l’environnement et Développement Durable pris en date du 06 février 2020. Contrairement à son titre, par cet arrêté, le Ministre a procédé tout simplement à un mouvement du personnel au sein du Ministère de l’Environnement et Développement Durable. (voir l’arrêté).

Dans le même ordre d’idée, le Ministre Claude NYAMUGABO BAZIBUHE a usurpé les pouvoirs constitutionnels du Chef de l’Etat par l’installation d’un Conseil d’Administration au sein de l’Agence Congolaise de l’Environnement depuis quelques semaines. Le pseudo-conseil d’administration est maquillé sous l’appellation anticonstitutionnelle de « Conseil de tutelle ».

Notez que cette nomination a été faite en violation des prescrits des articles 7 et 8 du Décret n°14/030/ du 18 novembre 2014 fixant les statuts d’un Etablissement Public dénommé Agence Congolaise de l’Environnement, en sigle, ACE.
Pourtant, conformément à l’article 81 de la Constitution de la République Démocratique du Congo, qui reconnait au Seul Président de la République, l’article 9 du décret précité stipule que les membres du conseil d’administration sont nommés, relevés de leur fonction et, les cas échéants, révoqués par ordonnance du Président de la République sur proposition du gouvernement délibéré en Conseil des Ministres.

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L’argent étant les nerfs de toute guerre, au Ministère de l’Environnement toutes les missions de services de mobilisation des recettes sont initiées et/ou réalisées sous la supervision de membres de son cabinet (parsec, chargé de mission…) dans le seul but de lui faire gagner de l’argent sans laisser des traces.

En résumé, les fonctionnaires du Ministère de l’Environnement nous ont fait savoir que ces faits, non exhaustifs, sont à la base du disfonctionnement du Ministère de l’Environnement et Développement qui, pourtant, doit jouer un rôle transversal dans la mise en œuvre des politiques gouvernementales dans tous les secteurs de la vie nationale.

Le mouvement du personnel opéré par l’affectation des directeurs, le Ministre a choisi de passer outre le communiqué du cabinet du Président de la République.

Dans le souci de stopper cette chute accélérée vers le bas du Ministère de l’Environnement et Développement Durable, un seul souhait domine les esprits des fonctionnaires. C’est celui de voir l’implication du Premier Ministre et du Président de la République. Pour ce faire, les suggestions suivantes sont adressées aux Autorités du pays :

Au Premier Ministre de diligenter urgemment une mission de service afin de contrôler le fonctionnement du Ministère de l’Environnement et Développement Durable en général, et particulièrement dans le secteur de gestion forestière ;
Au Directeur ad intérim du cabinet du Chef de l’Etat d’instruire le Ministre pour l’annulation de tous les arrêtés pris en violation du communiqué du Cabinet du Chef de l’Etat. Particulièrement ceux relatif à l’installation d’un pseudo-conseil d’administration à l’Agence Congolaise de l’Environnement et celui du 06 février 2020 par lequel il a notamment procédé au changement et affectation des directeurs, en violation du communiqué du Cabinet du Chef de l’État;
Au Chef de l’Etat de faire respecter, par son Directeur de cabinet ad intérim, la constitution de la République en exigeant du Ministre de l’Environnement la suppression immédiate du conseil de tutelle installé au sein de l’Agence Congolaise de l’Environnement pour remplir les missions dévolues au Conseil d’Administration dont les membres doivent être nommés par le Président de la République.

Yves Nlandu, fonctionnaire

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