La coordination provinciale de la société civile de la province de l’Ituri dresse un tableau sombre de la situation sécuritaire et humanitaire entre janvier et juin 2020 sur toute l’étendue de cette entité.
Dans une déclaration, aux allures d’un compte-rendu, rendue publique, le 29 juin dont une copie est parvenue est parvenue à ACTU7.CD, la coordination provinciale de la société civile se dit « consternée par les massacres de populations civiles, non armées, perpétrés par les combattants de la CODECO depuis 2017″ et autres groupes armés dont les rebelles ougandais ADF.
Sur le plan humain, le bilan est plus que macabre, à en croire le rapport de la société civile.
» (..) Plus de 3 millions de personnes déplacées (…) sans assistance vivant dans des sites ou dans des familles d’accueil dans des conditions infrahumaines. Les personnes vieilles, les femmes enceintes et les enfants sont ceux qui souffrent plus dans l’ensemble. La malnutrition se porte à merveille », alerte la société civile.
Sur un autre plan, près de deux mille personnes ont été sauvagement tuées et plusieurs autres kidnappées.
« Depuis janvier, 1778 personnes ont été sauvagement tuées et d’autres cadavres ont été abandonnés dans la nature, 116 kidnappées et 224 blessées », révèle la coordination provinciale de la société civile.
Les infrastructures scolaires, les locaux abritant les services de l’Etat mais aussi des habitations ont été incendiés et détruits. On note également le pillage d’environs 3 mille dollars.
« 42 écoles secondaires ont été détruites à Djugu (…) 14517 maisons incendiées, 2335 chèvres pillées, 797 vaches emportées, 235 mille volailles pillées, 29 motos prises de force, 10 véhicules incendiés et 2900 dollars pillés », documente la structure citoyenne.
En définitive, la société civile de l’Ituri « constate la mauvaise volonté des autorités à tous les niveaux de ne pas vouloir mettre fin à la calamité que sévit en Ituri ». Elle « s’interroge sur la promesse du chef de l’État selon laquelle il ne se sentira pas président tant que la province ne sera pas totalement sécurisée ».
La coordination provinciale de la société civile en Ituri appelle le chef de l’Etat à concrétiser sa promesse de s’impliquer personnellement dans la situation que traverse l’Ituri, à procéder à la relève des troupes présentes en Ituri depuis plus de 6 mois et de disponibiliser de l’aide aux familles déplacées qui vivent en détresse.
La province de l’Ituri fait face à une insécurité grandissante dans les territoires de Djugu et Mahagi où sévit la milice Coopérative pour le développement du Congo. Dans le territoire d’Irumu ce sont les rebelles ougandais de ADF ainsi que les miliciens « Chini y’a Kilima » qui sèment la terreur. Au sud du territoire de Mambasa en chefferie des Babila Babombi, des groupes armés Maï-Maï aux revendications inconnues font régner leurs lois.
Andy Kambale Matuku, à Mambasa