Le député provincial Omer Kahindo Sivirwa appelle à la suspension de l’exploitation semi-industrielle de l’or par les expatriés chinois dans plusieurs carrières d’or dans le territoire de Mambasa en Ituri. Une exploitation « qui n’a apporté aucun impact » sur la vie quotidienne des populations, selon cet élu.
Ce député provincial, élu de Mambasa, qui s’est confié à ACTU7.CD alerte également sur la dégradation de l’environnement résultant de cette exploitation, notamment une déforestation à grande échelle, la destruction des champs des villageois et la pollution des eaux. Il épingle également la mise au chômage de plusieurs jeunes qui vivaient jadis de l’exploitation artisanale de l’or.
« (…)L’exploitation de l’or par les machines détruit complètement l’environnement (…) Les forêts sont détruites, les milliers d’hectares de champs de cacao, de café et d’autres produits vivriers sont aussi détruits. Les eaux des rivières sont polluées. Des milliers de jeunes qui vivaient jadis de l’exploitation artisanale de l’or remplacés aujourd’hui par des machines sont dans un chômage qui ne dit pas son nom, abandonnés dans les rues, disséminés dans la forêt sans aucun travail (…) », alerte-t-il.
Faute d’impacts socio-économiques notables, ce député provincial appelle à la suspension pure et simple de cette exploitation et la redéfinition de nouvelles « règles de jeu » afin que « la société se retrouve ».
« (…) À qui profite l’exploitation de l’or dans le territoire de Mambasa ? Non seulement on ignore les quantités de l’or produites, mais surtout il n’y a aucun impact social sur la population de Mambasa, aucun impact communautaire, aucun impact économique sur la population de Mambasa (…) Il faut suspendre cette exploitation, redéfinir les règles de jeu afin que l’on puisse voir clair pour que Mambasa puisse se retrouver, pour que cette exploitation se pratique proprement. Sans cela, Mambasa risque de rester un chiffon après cinq ans », prévient-il.
Intervenant sur Radio Okapi, le ministre provincial des mines en Ituri a indiqué que le gouvernement provincial contrôle cette exploitation à travers la « taxe conventionnelle » sur les machines susceptibles de détruire l’environnement. Emmanuel Bahati Kukwabo a également indiqué que les coopératives qui emploient les chinois ont signé des cahiers des charges avec les autorités coutumières.
Impossible d’avoir la réaction des sociétés chinoises incriminées par le député. Ces sociétés n’ont aucune hiérarchie connue ni de bureau de représentation à Mambasa. Un responsable d’un carré minier « vendu » à ces chinois n’a pas voulu répondre à nos questions. C’est depuis presque six mois que plusieurs carrières d’or de Mambasa sont envahies par des machines des sociétés chinoises. Malgré plusieurs cris d’alarme sur cette « surexploitation », les activités se poursuivent.
Andy Kambale Matuku